Finalement, Maya n’est peut-être pas si nouille

Dans le Temps, le Monde, sur SciencePost, les abeilles sont très en vogue du côté des mathématiques. Une étude récente publiée le 6 février dans la revue Science Advances les remet sur le devant de la scène.

Dans Le Temps, l’article annoncé qu’ “on les savait capables de compter jusqu’à 5 et même de manipuler le concept du zéro. Les abeilles ont aussi le sens du calcul : elles peuvent

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Nooooooon, je vais avoir le générique dans la tête pour la semaine…

résoudre des additions et des soustractions élémentaires“. Je redemande ce que signifie dans cette affirmation “compter” et “manipuler le concept”. J’ai lu ailleurs que des chimpanzés, des singes rhésus, et un perroquet gris du Gabon nommé Alex étaient capables de manipuler le concept du zéro, au même niveau qu’un être humain de plus de quatre ans. Mais cela ne m’éclaire pas beaucoup, car sans description précise de la compétence testée, les raccourcis sont aisés. Je me souviens aussi avoir lu dans un magazine au CDI (que je vais aller retrouver, car j’ai oublié s’il s’agit de Sciences et Vie Junior ou d’un autre) que des chercheurs pensaient peu crédible que des animaux puissent envisager le zéro. D’ailleurs, un chimpanzé entraîné à divers exercices mathématiques était capable d’utiliser le symbole du zéro pour caractériser une image sans points. En revanche, il ne parvenait pas à ordonner une image avec des points et une image sans points. C’est sans doute cela, qui est considéré comme “manipuler le concept du zéro” : savoir ordonner deux objets, l’un entrant un certain nombre d’objets, et l’autre vierge. Ça, en effet, des abeilles ont réussi à le faire.

L’équipe menée par Scarlett Howard de l’Université de Melbourne, auteure de l’étude, a d’abord entraîné 14 abeilles, cent fois. Ces abeilles entraient dans une structure en Y “régulièrement utilisé pour évaluer les prises de décision en éthologie, les sciences du comportement animal“. Elles se trouvaient confrontées à des stimuli visuels (des tâches, par exemple), correspondant à des questions d’additions ou de soustractions (ajouter ou soustraire 1, avec des couleurs différentes selon qu’il s’agissait de l’une ou l’autre des deux opérations). Si les abeilles suivaient le chemin correspondant à l’affichage de la bonne réponse, elles trouvaient de l’eau sucrée, et sinon une solution amère.

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F2.medium.gifAu départ, le choix des abeilles montrait des décisions aléatoires, avec un taux de réussite d’environ 50%. Essai après essai, “elles ont fini par trouver la bonne réponse dans 80% des cas. Sans système de récompense afin d’éliminer tout biais lié à l’odorat, les avettes ont obtenu environ 70% de réponses correctes pour les additions, 65% pour les soustractions“.

Comme je ne connaissais pas le mot avette, je suis allée chercher sur le site de l’Académie Française :  “Avette est une forme régionale ou vieillie d’abeille. Ces deux noms sont issus de diminutifs de apis,le nom latin de cet insecte : avette est tiré de apitta et abeille de apicula. Si avette se lit encore chez Giono, ce nom fut surtout en vogue à la Renaissance.”

La question des chercheurs est de savoir si ces compétences sont innées ou acquises : les abeilles “ne sauraient pas calculer à l’état sauvage, mais l’apprendraient facilement grâce à leur importante plasticité cérébrale“pour certains, et pour d’autres elles pourraient, grâce à leurs talents numériques, “savoir, par exemple, que leur ruche est située après la cinquième maison, là où se dressent deux arbres.

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