Etre prof : parfois difficile, oui. Ennuyeux, non.

Vendredi, un jeune homme m’a expliqué ne plus vouloir devenir enseignant “parce que prof, c’est passer son temps à gueuler et corriger des copies, merci bien ! En plus faut bosser tout le temps, même le soir et le week-end ! C’est ennuyeux comme boulot.”

Certes, il faut bosser en continu, si l’on veut bien faire les choses, enseigner efficacement et transmettre une image responsable de l’adulte.

Pour le reste :

En arrivant vendredi, une élève m’attendait pour me donner des petits gâteaux que sa maman avait cuisinés. Un délice… Avec la petite pistache sur le dessus, miam… Tout le monde a adoré, à la maison ;

Ensuite, j’ai collé dans ma salle de classe les dessins que les enfants de CE2 m’ont donnés la semaine dernière. Une chouette trace de mon autre métier ;

J’ai pu féliciter mes sixièmes, qui pour la première fois avaient une grille de suivi en progrès. Tenez bon les loulous, il faut qu’on y arrive !!! (sinon, c’est vrai, je vais encore me fâcher tout rouge, et on n’aime pas ça, tous !) ;

Aujourd’hui, j’ai corrigé les travaux facultatifs de mes élèves. Ça fait des copies, c’est vrai. Et on est dimanche ;

J’ai comptabilisé les points d’expérience des élèves qui veulent utiliser leurs pouvoirs n° 5, 9, 10 : ils ont fait des efforts, ils en veulent plus, bravo !

J’ai préparé une évaluation alternative pour une élève qui a vraiment l’impression d’avoir fait une contre-performance à la dernière éval. Elle va pouvoir me montrer ce qu’elle sait faire, sans stress ;

J’ai mis en route un cahier des apprentissages pour une élève qui a bien du mal à se concentrer, et qui a sans doute besoin d’une attention plus personnalisée. Je lui donne lundi ;

J’ai fini de retoucher le diapo de formation de référent maths pour la formation de Rennes que j’anime jeudi et vendredi ;

J’ai imprimé les documents pour la formation sur la proportionnalité pour des enseignants de CM1-CM2 mercredi. Ça va être chouette, on va manipuler, verbaliser et abstraire… 😉

J’ai envoyé des mails à tous ces gens avec qui je vais travailler cette semaine, en collaboration, avec grand plaisir ;

J’ai fait le point des livres prêtés aux élèves : cette semaine, 9 livres, 2 BD, 1 DVD sont sortis de ma bibliothèque de travail. Pas mal !

Alors bon, je ne suis sans doute pas un modèle d’objectivité, parce que j’adore ce métier. Mais à quel moment je m’ennuie ? À quel moment mes activités sont-elles répétitives ? Ce métier est magnifique parce qu’il est utile, en évolution permanente, qu’il permet d’apprendre autant que de faire apprendre, parce qu’il est extraordinairement varié et en prise avec l’humain, directement, en même temps que foncièrement intellectuel. C’est aussi un métier qui peut être très dur, qui remet en cause, fatigant, parfois trop peu vecteur de reconnaissance, c’est vrai. Mais quel métier ne demande aucun effort ? Quel métier ne fatigue jamais ?

Cela dit, c’est bien de reconnaître qu’un métier n’est pas fait pour la personne qu’on est, ou simplement qu’on n’a pas envie de l’exercer. Cela peut même demander du courage, lorsqu’on s’est engagé dans un cursus qui y mène.

Mais il ne faut pas le caricaturer, ce métier.

S’il vous plaît.

3 comments

  1. Merci ! Merci d’exprimer ce que je ressens chaque jour : je suis instit et comme toi, passionnée par mon métier.

  2. Cahier des apprentissages pour un élève qui a du mal à se concentrer….je suis curieuse là…tu nous en dis plus?
    S’il te plait Claire?
    🙂

    • Oui, je vais te faire un article. Mais la semaine prochaine : là, je me prépare pour la prochaine formation. 🙂

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