Plaidoyer pour la mixité sociale

C’est un des sous-titres de cet article du Café Pédagogique, intitulé “Que sait-on de l’effet des pairs sur la réussite des élèves ?”. Une étude publiée par Denis Fougère (CNRS), Pauline Givord (Insee), Olivier Monso et Claudine Pirus (Depp) tend à montrer (avec prudence, car le sujet est délicat chez nous : la mixité passe par la réduction des inégalités de l’offre scolaire…) l’intérêt de la mixité sociale dans les établissements scolaires. Rappelons en passant que la France a un des systèmes scolaires les plus inégalitaires au monde.

L’étude émet des conclusions prudentes : les travaux des chercheurs ne sont “pas toujours convergents” et “l’évaluation est difficile”.

“À partir des données du panel d’élèves entrés au CP en 1997, Davezies (2005) constate que le fait d’être scolarisé dans une école parmi les plus favorisées socialement, plutôt que dans les écoles les plus défavorisées, augmente le score de l’élève en sixième d’environ 5 points sur 100 en mathématiques, et de 2 à 3 points en français aux évaluations nationales de début de sixième”. Cet effet global est moins efficace que la réduction du nombre d’élèves.” Toutefois, les conséquences sont importantes ces les élèves défavorisés ou de faible niveau scolaire : “l’effet d’une hausse du niveau scolaire des pairs est cinq fois supérieur pour les élèves initialement les plus faibles”.

Ce sont donc les plus fragiles qui souffrent le plus du manque de mixité sociale à l’école, “même si dans certains cas, une hétérogénéité trop forte leur est préjudiciable”, d’autant que cela joue dans les comportements évaluations des établissements.

Conclusion : “les élèves ayant de bons résultats scolaires, ou issus de milieux socio-économiques favorisés, ont plutôt un effet d’entraînement sur l’ensemble des élèves. Inversement, la concentration d’élèves en difficulté scolaire, ou issus d’un environnement familial moins propice à la réussite scolaire, est un facteur pénalisant les performances scolaires, surtout pour ces groupes d’élèves”.”

La question est toujours la même : quelle société voulons-nous vraiment ?

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