Par tous les points de mon plan à moi

Une nouvelle lubie m’a atteinte aujourd’hui : clarifier mes références didactiques en géométrie. A l’origine, une question que je me suis posée, dans un CP rural, la semaine dernière. Alors depuis ce matin, dès que j’ai un moment, je lis, j’absorbe, je compulse, j’engloutis. Je suis dans la phase de nourrissage intensif, tendance gloutonnerie. Aucune idée de sa durée… Je sais qu’ensuite viendra la phase de focalisation, celle qui me permet de trier, de catégoriser et de définir un fil rouge à suivre pour arrive là où je dois aller. Où ? Je ne le saurai qu’à la fin.

Parfois, je me fatigue moi-même. Mais la machine est enclenchée, je ne peux que suivre le mouvement que mon cerveau m’impose.

Mais j’ai croisé un poème de Desnos, en chemin. J’ai trouvé ce poème magnifique, et moi qui ne suis pas toujours sensible à la poésie, il me parle, il m’emporte. Il m’a interrompue dans ma frénésie de lecture. Depuis, je le relis.

Par un point situé sur un plan
On ne peut faire passer qu’une perpendiculaire à ce plan.
On dit ça…
Mais par tous les points de mon plan à moi
On peut faire passer tous les hommes, tous les animaux de la terre
Alors votre perpendiculaire me fait rire.
Et pas seulement les hommes et les bêtes
Mais encore beaucoup de choses
Des cailloux
Des fleurs
Des nuages
Mon père et ma mère
Un bateau à voiles
Un tuyau de poêle
Et si cela me plaît
Quatre cents millions de perpendiculaires.

Robert Desnos, « La géométrie de Daniel », 1939

One comment

  1. Je ne la connaissais pas celle-là, elle est chouette. Je la rajouterai à mon fichier de poésie à sa prochaine mise à jour ! Merci !

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