Aujourd’hui, démarrage difficile : en faisant le point, dans la voiture, en allant au collège, j’étais partagée, entre la sensation de liberté liée à la fin de la correction de mes copies de concours et l’envie de me plonger dans les projets à venir, que j’ai délaissés pour corriger, mais qui sont tout à fait urgents maintenant. En tout cas, je n’avais pas hyper envie d’aller bosser.
Et puis je suis allée dans la cour chercher mes élèves de sixième. Ils m’ont fait de grands coucous, de loin, et hop, aussi sec, se sont mis en mouvements pour me rejoindre. “Vous avez l’air pressés”, leur ai-je dit. Une élève m’a répondu : “Bah oui madame, l’autre jour vous nous avez expliqué π et aujourd’hui vous avez dit on saurait à quoi ça sert en plus, alors moi j’ai attendu tout le weekend votre cours, comment j’ai trop hâte !”
Ah voilà, moi aussi j’avais hâte, et c’était parti pour une super journée.
Mais quand même, à un moment donné, un élève d’une de mes classes de sixième m’a demandé, l’air tout à fait blasé devant l’enthousiasme général : “oui, bon, on sait calculer l’aire des trucs avec des ronds, tout ça, là, mais bon, dans la vie à quoi ça sert ?” Je lui ai répondu “à bien commander tes pizzas, en en mangeant un maximum pour moins cher. Si tu veux, la prochaine fois on fait un exercice à-dessus”. Et bim, motivé comme tout, il était, mon élève, pour s’entraîner à automatiser les calculs d’aire. Il faut dire que je l’ai plusieurs fois entendu parler de pizzas. C’était tout à fait machiavélique de ma part.
N’empêche, la motivation, ça tient à peu de choses en fait.
Bon du coup je vais profiter que justement on mange pizzas ce soir pour demander dans mon magasin à moi la taille de leurs pizzas : c’est encore mieux si c’est du vrai de vrai.