Le mystère et l’envie d’apprendre

Le numéro 551 de février 2019 des Cahiers Pédagogiques est consacré au dossier “Expliciter en classe”. Sa lecture est tout à fait intéressante, mais un article a particulièrement retenu mon attention : il s’agit de celui de Maria-Alice Médioni, professeur de didactique des langues à l’université Lyon 2. Son article s’intitule : “Un leurre : la transparence“.

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Le chapeau de l’article est le suivant : “Sans dénier à l’explicitation ses vertus indéniables, l’auteure alerte sur les dangers de la fétichiser : l’énigme, le mystère ont aussi une valeur pédagogique“. En le lisant, j’ai autant été attirée que perplexe devant ce résumé.

Dans l’article, madame Médioni met en garde contre “l’illusion de la transparence et le danger qui s’y rattache“. Ce danger est de penser garantir la compréhension, croire qu’en  explicitant (forcément partiellement et de façon subjective) on lève toutes les difficultés de tous les élèves. Elle écrit aussi que “les situations les plus porteuses sont celles qui articulent deux nécessités, celle de l’explication et celle de l’énigme“. On n’oppose donc pas mystère et explicitation, ici, mais on les combine. D’accord, j’adhère mieux au propos. Il est question de nuances, pas de simple controverse.

L’insolite, le défi, les surprises créent des attentes, de l’enjeu et du plaisir“. II est question de désir, d’énergie, de mystère, de “jeter le trouble“. En effet, comment faire apprendre sans déstabiliser, sans remettre en cause des croyances et des représentations souvent incomplètes, éventuellement erronées ?

En fait, Maria-Alice Médioni veut simplement mettre en garde contre une sorte de simplification de l’explicitation : “la tentation de l’exhaustivité ou de l’explicitation totale, la volonté d’aplanir les difficultés peuvent mener, au contraire, à l’affadissement ou à une impression de gavage“.

Autrement dit, il n’y a pas de méthode, mais il y a de multiples réflexions à mener simultanément pour nous adapter et faire réussir le mieux possible tous nos élèves, chacun de nos élèves.

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