J’aurais préféré avoir le journal au rabais

Ce matin, en allant me ravitailler au Super U local, histoire d’avoir de quoi nourrir ma famille ce midi, je suis tombée en arrêt devant le journal local, Paris Normandie, qui titre :

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Alors là, ouch. Qualifier les enseignants contractuels de profs au rabais, ça tape ! Les contractuels sont des enseignants qui n’ont pas le concours, d’accord. De là à les qualifier de profs au rabais, c’est violent et injuste. J’ai tout de suite pensé à plusieurs collègues, contractuels et qui ne méritent vraiment pas ça. Certes, dans l’entête, c’est “formés au rabais” qui apparaît, ce qui est différent. En effet, les contractuels ne bénéficient pas de la même formation que les enseignants lauréats du concours qui sont formés pendant toute une année, voire deux pour ceux qui ont aussi suivi le M1. Ils reçoivent des formations (j’en ai animé), mais insuffisantes quantitativement.

C’était suffisant pour que je fasse un truc absolument dingue : j’ai acheté Paris Normandie. Le truc de fou. Mais au moins j’ai pu lire l’article. J’ai ainsi pu profiter de cette illustration, à peu près aussi caricaturale que méprisante :

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L’article explique que le nombre de contractuels est en hausse, qu’ils sont très nombreux, et que leur situation est difficile, du fait du manque de formation : ils se retrouvent “propulsés” face à des classes sans avoir appris le métier. Ils sont majoritairement en CDD, selon l’article. L’article compare leur situation à celle des stagiaires, titulaires du CAPES. Evidemment, elle est très différente, ce qui est par ailleurs assez logique par définition. Un autre article est consacré à une interview de Mustafa Fliou, secrétaire général de l’académie de Rouen, qui explique la désaffection pour le métier d’enseignant (dont il dit qu’il est de plus en plus compliqué), pour l’académie de Rouen (pourtant c’est joli, la Normandie !), qui parle pré-professionnalisation et tensions structurelles.

L’article se conclut par cette phrase : “Il y aura toujours un prof de maths pour expliquer ce que valent deux points et deux mesures”.

Me voilà rassurée…

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