Que sont les rituels ?

Un lecteur m’a posé cette question ce matin, sans doute après être allé voir mes contenus de 6e sur le dépôt collaboratif. Pour rappel, tout est expliqué ici, si vous voulez y jeter un coup d’oeil, et plus si affinités didactiques.

Les rituels sont des pratiques ritualisées (oui, c’est faible, comme développement, mais je vais expliciter). C’est une pratique très répandue à l’école, qui consiste à proposer des exercices courts, rapides, souvent sur ardoise, pour réactiver, automatiser. Comme des questions flash, mais récurrentes.

Pour ma part, chaque heure de classe commence par son rituel, dès le jour de la rentrée. Je me tiens à la porte, et lorsque chaque élève se présente devant moi, nous nous saluons et je lui présente un petit carton plastifié. Par exemple :

On peut aborder tous les domaines, avec des rituels. Avant, je posais mes questions à l’oral. Mais un support écrit me satisfait davantage : j’ai mieux réfléchi en amont, et la qualité didactique est meilleure, et je peux me concentrer sur la gestion concrète du rang et de l’organisation de l’entrée dans la classe. Il reste les tables, que je fais juste à l’oral.

L’élève me répond s’il le peut. Si c’est faux, nous corrigeons ensemble. S’il n’est pas en capacité de répondre, je lui propose une autre carte,ou on discute de ce qui coince et je la met de côté pour la résoudre en grand groupe.

J’ai des cartes pour tout le monde : mes petits Ulis, les agités des neurones, ceux qui ont une petite mine ce jour-là… J’adapte, mais le but est multiple :

  • réactiver, consolider
  • préparer un petit débat de classe à partir d’une ou plusieurs erreurs (c’est l’histoire de 5 minutes)
  • automatiser (le calcul et le vocabulaire)
  • me permettre d’évaluer de façon globale
  • signifier aux élèves ce qu’ils DOIVENT avoir automatisé et/ou retenu
  • donner un signal : on entre en cours de maths
  • observer qu’on peut se tromper sans que cela n’aie de conséquence fâcheuse, et que l’enseignant est tranquille face à l’erreur de l’élève.

C’est rapide, et en fait je gagne du temps ensuite car un rituel donne des repères aux élèves. Leur comportement est induit aussi par ces rituels.

Moi, j’aime beaucoup, surtout ensuite les débats. Assez rapidement, au lieu de proposer une erreur, en mettant en valeur son origine, en cherchant à en comprendre la mécanique, je me laisse guider par des élèves qui veulent qu’on étudie la leur, parce qu’ils ont compris sa nature. C’est très chouette, ça. Nous envisageons ensemble l’erreur comme matériau pédagogique et didactique, et comme outil de communication.

C’est en allant dans les classes des écoles que l’idée de transférer m’est venue. Et même si j’enseignais en lycée, je continuerais de pratiquer des rituels. D’ailleurs, je crois qu’Olivier Longuet le pratique.

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