Nous y voilà enfin ! Les Journées Nationales de l’APMEP, tadaaaaaaaa ! Rien ne nous a arrêtées : ni les virus, ni les pannes moteur, ni les bouchons. Évidemment, je vais tout vous raconter. Et pour commencer, l’ouverture des Journées.
Hélène Gagneux, de la régionale, « le cœur sur la main et l’envie en bandoulière », nous a accueillis « pour ces journées de l’APMEP tant attendues ». Ah ça oui ! Elle était émouvante, Hélène, elle m’a toute retournée avec sa belle narration d’une aventure humaine qui a connu des remous.
Ensuite, le maire de Bourges nous a souhaité la bienvenue, ainsi que des acteurs locaux qui soutiennent les journées. Une pensée a été formulée pour la mémoire de Samuel Paty. Pour finir son intervention, la représentante de Bourges Plus a émis le regret de ne pas pouvoir savoir combien de loutres font une baleine… Hé ben ça démarre fort ; ma collègue Christelle Fiéret, qui va animer l’atelier avec moi et qui vient à ses premières journées, est bien accueillie !
Xavier Sorbe, pour l’inspection générale, nous a accueilli à son tour. Il a évoqué direct la mise en place du contrôle continu au bac 2021, la place particulière des mathématiques dans la réforme du lycée, « sur laquelle il faut nous interroger », et enfin les enjeux de l’égalité filles-garçons.
La CFEM et l’ADIREM nous ont fait coucou ensuite. Anne Cortella a joliment et explicitement mis les pieds dans le plat et demandé le soutien des politiques pour nous aider à promouvoir vraiment les maths dans la société. Elle a été très, très applaudie.
Le DASEN a enchaîné, en souhaitant justement l’amélioration du niveau en mathématiques de tous les élèves, en évoquant la formation des enseignants.
Et pour terminer, c’est notre président, Sébastien Planchenault, qui a clôt l’ouverture.
Ce qui nous réunit aujourd’hui, dans cette salle, est sans doute le plaisir que nous éprouvons à faire des mathématiques et à vouloir les enseigner. Éprouver du plaisir à apprendre ce que d’autres ont pensé avant nous est un enjeu d’éducation, mais il ne va pourtant pas de soi pour tous. Et ce souci est aigu en mathématiques. De nombreuses questions se posent. Pourquoi les mathématiques sont-elles nécessaires aujourd’hui ? Quelle place pour les mathématiques pour la formation du citoyen ? Lesquelles enseigner ? Peut-on renforcer et développer leur lien avec les autres disciplines ? Dans quelle direction doit évoluer la formation des professeurs de mathématiques ? La forme scolaire est-elle encore adaptée à l’enseignement des mathématiques ? En somme, quel enseignement des mathématiques au XXIème siècle ? L’ensemble de ces questions est récurrent dans notre association. Elles sont naturelles et nécessaires.
Les évaluations internationales pointent du doigt certaines défaillances dans l’apprentissage des mathématiques. Et les médias influents caricaturent ces résultats en disant que « les élèves français sont nuls en mathématiques »… Hélas, un certain nombre de compétences et de savoir ne sont pas acquis par nos élèves, mais bien d’autres le sont et ne sont pas testées dans ces études. Aucune génération n’est identique à la précédente mais nos élèves ne sont pas moins aptes à apprendre et réussir en mathématiques qu’il y a dix ou vingt ans. Cessons de renforcer ces fausses croyances de la « bosse des maths » ou d’un gène déterminant dans la capacité d’être bon ou mauvais en mathématiques. Cela ne fait qu’accroitre la défiance de nos élèves sur leur capacité à réussir. L’enjeu pour retrouver de la confiance, et surtout du sens, dans l’enseignement des mathématiques est énorme. Malheureusement, malgré les effets d’annonce, je n’ai pas le sentiment que celui-ci a été entièrement pris en compte par nos responsables politiques. (…) Il n’est pas question que tous deviennent matheux, mais plutôt que chacun ait eu à sa disposition les outils fondamentaux.
Sébastien Planchenault a exprimé nos inquiétudes, quant à la place des maths, quant à la place de l’enseignement des maths, en particulier au lycée.
Mais gardons l’optimisme qui nous anime tous. Il reste l’APMEP…

On est là ! !!
Bonnes journées nationales sans moi mais de tout coeur avec toi mais avec aussi tous les autres.
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Bonjour Claire, Merci bcp pour votre journal des journées de l’apmep. Je viens de lire votre résumé des discours introductifs. Je suis d’accord avec Sebastien : « le sens des maths… notre but n’est pas de faire des bosses en maths mais de donner à chacun les outils fondamentaux ». J’enseigne les maths en prépa, à saint Étienne, en filière scientifique bcpst (prépa agro veto) avec trois enseignements scientifiques principaux : svt physique et maths. La réforme du bac nous touche directement. Aujourd’hui tous nos nouveaux élèves ont du, l’an passé, abandonner un enseignement scientifique en terminale… Pour la plupart des élèves bons et motivés ce fut un choix très difficile à faire en première : quelle science abandonner ? La réforme a mis les maths en option… le cours dit de maths complémentaires n’est actuellement pas un cours qui donne les « outils fondamentaux » malgré tout ce qu’on a pu en dire mais qui au contraire a transformé les maths en option… dès le lycée. Pire aujourd’hui bien plus qu’avant beaucoup d’élèves vont même abandonner les maths dès la première.
A l’opposé le cours dit de spécialité maths (couplé ou non avec maths expertes) présente un contenu trop dense pour plusieurs élèves (nombreux échanges avec des collègues du lycée, j’étais même tutrice l’an passé d’élèves de terminale). Si bien qu’aucune alternative n’est possible. En fait la réforme du bac pour les maths c’est : soit tu es une bosse des maths soit tu n’as besoin des maths qu’en « option »…
Concrètement sur le terrain, mes collègues de première année se retrouvent avec des classes extrêmement hétérogènes, un niveau en maths effarant (et c’est pourtant un truc que je n’ai jamais aimé dire, comme ce qui est très bien dit dans le message de Sebastien…), qui pourra se rattraper ou pas… mais surtout au prix d’un coup de stress énorme pour les jeunes. Pourquoi ? Pour quoi ?? Quel est le sens à tout ça ???
Je pars demain matin justement pour organiser au sein des journées upa (association des profs de bio physique et maths) un temps d’échange dès demain après midi sur ces questions. Avec une collègue de paris nous avons préparé des questionnaires (plus d’un tiers des collègues y avaient répondu hier matin). C’est la première fois que je vais organiser un « temps d’échange » demain… j’ai sollicité une amie qui ait cela régulièrement dans le cadre de son travail… je vais tenter sa méthode « post it ». Au delà de la nécessité de l’échange qui devrait permettre à bcp de se retrouver et s’apaiser, j’espère que nous pourrons extraire de ce temps des propositions constructives pour aller de l’avant. A la fois pour soutenir nos élèves dans la préparation de leur concours et du maintien de la qualité de leur niveau en maths (des collègues craignent que de grandes écoles ne détournent de notre filière à cause des lacunes en maths révélées… nous sommes la seule filière à remplir aujourd’hui nos salles avec plus de la moitié d’élèves qui ont fait maths en option en terminale)… et pour ma part à défendre et justifier les maths aussi comme outil fondamental de citoyenneté.
Bien à vous, Lara Thomas Bcpst 2 – Saint-Etienne