David Bessis a livré un entretien à l’Humanité du 16 au 22 juin 2022.

David Bessis revient sur ce qu’il identifie comme les deux préjugés les plus tenaces face aux mathématiques : leur aspect inné (ce qu’il développe de façon très efficace en fin d’interview) et le fait qu’elles seraient une affaire de logique, alors qu’elle sont affaire d’intuition selon lui.
Contrairement à une idée reçue, manipuler des notions abstraites est une activité physique. Quand vous imaginez un cercle, vous le voyez dans votre tête, et ça correspond à une activité cérébrale qu’on peut mesurer.
David Bessis, L’Humanité, 16 au 22 juin 2022
Là où je ne suis pas d’accord, c’est quand David Bessis juge le formalisme logique des mathématiques “grotesque et inhumain” (il dit aussi qu’il est nécessaire). On est dans une affaire de goût : je pense que les logiciens et bien d’autres mathématiques peuvent trouver ça beau… Et puis “grotesque”, je ne comprends pas : je n’aime pas de tels mots, comme “ridicule”, aussi. Ce sont des mots qui empêchent, qui complexent. Puisque ce formalisme est nécessaire, peut-il être grotesque ? (Tiens, voilà un sujet de philo pour le bac 2023 : le nécessaire peut-il être grotesque ?). Bon, je tends une perche à David, s’il passe par ici, histoire de débattre… 😉

Pour ma part, j’aime autant enseigner des maths appliquées ou à appliquer que des éléments de langage. A partir du moment où ils sont transférables et utiles, bien sûr.