Différencier en évaluation

J’avais expliqué ici il y a quelque temps que cette année mon objectif prioritaire est de mieux différencier. Je veux réussir à différencier sans individualiser, ou le moins possible (avec mes élèves Ulis par exemple c’est parfois un passage obligé au moins un moment), pour permettre à tous les élèves d’exprimer leur potentiel. Sur la première grande évaluation en quatrième, je suis contente. Très contente, même.

En soi, différencier les évaluations ne me dérange pas du tout. Je le fais depuis longtemps, mais c’était de façon plus radicale. Or mes élèves et leurs parents ont à coeur d’être évalués sur le programme et au niveau requis. Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas favorable dans mes pratiques à l’individualisation. Faire groupe, pouvoir échanger, débattre est pour moi très important, et cela exige que nous travaillions le même thème et les mêmes notions au même moment. Mais j’ai cette année en quatrième des élèves que j’avais aussi en cinquième, et qui, en fin d’année, obtenaient des taux globaux de compétences inférieurs à 25%. J’en ai pas mal. Et quand bien même je n’en aurais qu’un seul, ce serait déjà une motivation. J’ai donc cherché à différencier à partir de l’évaluation ordinaire (pour certains élèves je l’enrichis, mais ça c’est facile et c’est en plus, pas à la place de ), avec l’accord des élèves concernés, en pensant vraiment à leurs difficultés propres au moment de la construire, et avec comme objectif de différencier le moins possible, de pouvoir me référer au même lot de compétences.

Pour évaluer, j’ai décalé les objectifs d’un niveau : sur l’évaluation adaptée, une réussite donnait un point vert (satisfaisant) au lieu de deux points verts (très bonne maîtrise) par exemple. Et le reste suit.

Ce n’est pas grand chose parfois, comme aménagement, mais c’était le but : trouver des aménagements minimaux qui me montrent que je comprends comment les aider, des modifications bien adaptées aux élèves. Ca a tout changé :

Alors ok, il y a encore de petits scores. Mais parmi les élèves qui avaient moins de 30% en fin d’année dernière, ce n’est ici le cas pour personne, alors que nous avons étudié des nouveautés et réactivé des thèmes étudiés l’année dernière. J’ai vu renaître des sourires, surtout une fois que nous avons ensemble comparé les deux énoncés : je voulais que les élèves constatent que non, ce n’était pas une évaluation au rabais, même si le langage en particulier était simplifié.

Est-ce que cela va me permettre de mieux faire réussir chaque élève ? Je ne sais pas : tout ne dépend pas de moi. Mais au moins, sur cet essai, je vois une vraie différence. Sans vendre de la soupe. Car si je cesse d’être exigente, j’ai échoué.

Voici les deux évaluations en comparaison, ordinaire à gauche et adaptée à droite :

Pour les autres évaluations, je ne différencie pas, sauf cas particulier. Ce sont des évaluations en cours d’apprentissage, formatives ou formatrices. Et je donne différents niveaux de réponses aux élèves, pour qu’elles et ils puissent toutes et tous répondre, selon leurs compétences du moment.

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