La commission enseignement scolaire du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France s’est penchée sur la récente
réforme de la formation initiale des enseignants du premier et du second degré. Une note, “Repenser collectivement la formation initiale des enseignants”, est l’émanation de cette réflexion collective.
La note commence par faire un bilan. A sa lecture, on mesure les changements incessants de dispositifs pour former les enseignants. On comprend aussi comme la dernière réforme a été déployée sans prendre le temps de la réflexion et sans se soucier d’organiser l’articulation entre les différents acteurs (académiques, universitaires). Les équipes souffrent, les futurs enseignants formés souffrent, et tous s’interrogent : pourquoi tout cela puisqu’on peut entrer bien plus facilement dans le métier, par le biais de la contractualisation ?
En parallèle, on remarque que les dernières évolutions sont un obstacle à l’accès de toutes les catégories sociales au métier, puisqu’on est rémunéré de plus en plus tard, et moins qu’auparavant. Côté contenus de formation, “les futurs enseignants maîtrisent de moins en moins les savoirs fondamentaux disciplinaires”
Viennent ensuite les recommandations, au nombre de 8. Je les résume ici, mais vous pouvez allez lire l’intégralité de la note, facilement lisible. Elles sont sensées, complètes et réalistes :
- Évaluer les effets d’un système et se donner un temps de réflexion et de concertation entre les protagonistes de l’éducation et de la formation avant d’en mettre en place un autre. Il faut privilégier une logique d’évolution à une logique de rupture.
- Assurer un suivi transparent des réformes, outil indispensable à leur évaluation, pour diffuser les informations : les recrutements, les abandons de postes et les démissions par catégories de personnel, les hausses et les baisses des effectifs de candidats aux concours, les reconversions professionnelles au sein et hors de l’institution, etc.
- Fédérer les idées et être à l’écoute de tous les acteurs de la formation, en créant un groupe de travail associant des acteurs du terrain, enseignants, chercheurs et formateurs, pour penser ensemble la continuité de la formation, ses contenus académiques et professionnels.
- Organiser au niveau structurel la coordination entre les INSPE et les composantes disciplinaires des établissements d’enseignement supérieur, qui ne se fait pas naturellement, afin que les établissements supérieurs puissent jouer pleinement le rôle qui leur est imparti dans la formation, du primaire au lycée, et dans la formation continue.
- Renforcer le lien entre formation et recherche pour développer les didactiques, faciliter la démarche des collègues du second degré qui voudraient avoir une formation à la recherche, etc.
- Renforcer la formation continue : la formation initiée en master doit se poursuivre tout au long de la carrière des enseignants : la France est à la traîne des pays de l’OCDE sur ce sujet, avec en moyenne moins de 2 jours par an de formation par enseignant. En particulier, l’élaboration du Plan académique de formation dans chaque académie devrait être simplifiée (justement cette année le PRAF est totalement obscur et pratiquement inaccessible concrètement pour certaines de ses composantes).
- Assurer le suivi individuel et la formation du nombre croissant d’enseignants contractuels.
- S’assurer que le système de pré-recrutement, en amont du master, permet aux étudiants de s’engager sereinement vers le métier d’enseignant tout en menant à bien leurs études.

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