Si tout se passe bien, à la fin de cette année scolaire, j’arrête d’être prof de maths.
Béh oui.
Enfin, pas tout à fait… Je vais enseigner encore des maths, mais pas seulement : je vais suivre les pas de mon mari et me tourner vers la coordination d’une Ulis.
Les raisons de cette décision sont multiples, et j’ai vraiment le sentiment que tout converge, m’amène là, maintenant, à prendre cette décision. C’est d’ailleurs une décision très joyeuse. Cela fait un moment que je réfléchis à quelle direction prendre avant de me lasser (quelle horreur !), de m’ennuyer (c’est relatif, mais je suis plus plan-plan cette année), voire de m’aigrir (argh). Le truc, c’est que je veux rester en classe, entre les cycles 1 et 4.

Le plan pour après l’Ulis, ce serait l’UEMA. C’est aussi un projet qui me fait briller les yeux. Mais je dois m’épaissir, avant. Et passer de la contraposée du théorème de Thalès en classe ordinaire à une UEMA est sans doute trop brusque, à tous égards. Je dois me former, me transformer encore. Et puis quand je vois ce que fait mon mari en Ulis, là où il a amené ses élèves en un an et demi, cela fait vraiment envie.
J’ai pris ma décision définitive en décembre, après avoir participé à une semaine de stage sur les troubles du spectre autistique. Mais je participe aussi à plusieurs groupes de formation sur les besoins éducatifs particuliers, et j’ignore ce qui est cause et ce qui est conséquence. Peu importe, d’ailleurs. L’important est que j’ai aujourd’hui une direction claire et motivante.
Ce qui m’a retenue un moment, c’est ce que j’appelle mon “identité mathématique”. Je n’arrivais pas à envisager de tourner le dos aux maths. Elles font vraiment partie de mon identité professionnelle et même personnelle. C’est en discutant avec mon mari (encore lui, décidément… <3) au petit déjeuner, un matin, que tout s’est brutalement simplifié : alors qu’il me mettait devant l’évidence du besoin d’évoluer que je ressens, et de mon attirance pour le champ de l’inclusion, je lui ai répondu que oui, mais je ne peux pas arrêter les maths, elles me définissent !
Mon mari m’a rétorqué : “En fait ton problème il est là. Juste là. Les maths ne doivent pas t’enfermer ou te limiter. Et puis d’où est-ce que tu les abandonnerais de toute façon ?”
Sur le coup, j’ai pris sa réponse un peu comme un seau seau d’eau en pleine figure. Rien de vraiment désagréable, mais mon cerveau avait compris quelque chose qui n’était pas encore mis en pensée. J’ai mené ma journée, et puis dans la voiture, en rentrant du travail, c’était clair : oui, les maths font partie de mon identité. Mais pas seulement. J’ai envie de changer de boulot, d’évoluer, et de continuer les maths. Coordo Ulis est donc parfait : je change, je me forme dans un nouveau champ, je continue d’enseigner, en classe, je deviens personne ressource dans mon établissement, je peux retisser un nouveau lien avec la formation, et je peux continuer de former et de diffuser en mathématiques, de participer à des salons, des événements, des trucs et des machins sur les maths, de faire partie de l’APMEP, de contribuer à diffuser la culture mathématique et le bonheur qu’elles procurent. Je peux écrire, chercher, me former encore en maths.
Il n’y a pas de problème, en fait. Il est même possible que devenir coordo Ulis me libère pour m’engager plus librement dans la mathosphère.
Donc bon voilà, c’est parti. Si je suis acceptée à la formation pour préparer le CAPPEI et si j’ai ma mutation.

Encore quelques conditions à remplir? Mais La peur de t’ennuyer … je ne me suis jamais ennuyé entre 1976 et 2018 mais j’ai tertminé CP pour répondre à mon directeur général de la Province du Brabant.Et là non plus je ne me suis pas ennuyé.
Peux tu encore être melmbre du comité de l’APMEP? et à quand une formation pour faire un blog comme le tien?
Oui, je peux toujours, heureusement. Quant à une formation pour écrire m, je ne sais pas si je saurais…
Je suis sensé te motiver… Bien évidemment que tu en es capable.
Beau projet où je t’imagine parfaitement ! Pour avoir fait 1 an fonction en Ulis collège c’est très intéressant et ton expertise en maths sera un plus pour ces élèves à besoins particuliers!
Merci Stéphanie !
Bon courage pour ce nouveau départ. On a confiance en toi pour apporter des maths là où tu seras et aux jeunes qui croiseront ton chemin.
Merci, beaucoup.