Pour ne pas tomber de haut (dans le triangle)

En discutant avec Joan Riguet, ce qui est une de mes activités favorites, nous avons échangé sur la différenciation. Elle m’a interrogée sur mes fiches “à niveau variable”. En voici un exemple, en sixième. C’est mon préféré car c’est le dernier que j’ai construit. Il est pour la période à venir.

Nous avons, en sixième, travaillé sur les hauteurs en période 3 : la vidéo Dudu c’est quoi une hauteur, des exemples de reconnaissance, des tracés guidés, une petite trace écrite construire ensemble.

Mais cela ne suffit pas, hé non. Il faut réussir à transférer ce que nous avons appris ensemble. Et c’est bien difficile pour les élèves, de tracer des hauteurs dans un triangle, pour d’excellentes raisons intéressantes à travailler :

  • il faut avoir mémorisé les caractéristiques d’une hauteur ;
  • il faut se focaliser sur un sommet sans en changer en cours de route ;
  • une fois un sommet choisi, il faut identifier quel côté lui est opposé ;
  • il faut manipuler cet objet diabolique qu’est l’équerre, en se concentrant sur l’angle droit, en se calant contre un côté, contre un sommet… Ouille ouille ouille !
  • il faut être précis…
  • et en plus, parfois, on se trouve face à des cas particuliers pas à piquer des hannetons : la hauteur part se balader en dehors du triangle, ou bien le triangle est rectangle !

Alors j’ai une petite fiche pour travailler ça, sans que ce soit trop long. Voici la fiche de base :

Comme je sais que c’est vraiment très difficile pour certains élèves, nombreux, j’ai une fiche adaptée, qui passe aussi pour mes élèves allophones, dyspraxiques et non lecteurs par exemple :

Je ne vous remets pas la page 2, c’est la même, mais pour ces élèves on vise avant tout le premier triangle.

Alors pourquoi, me direz-vous, leur donner aussi les trois autres ? D’abord parce qu’ils peuvent réussir. Poser un marche-pied pour débuter permet parfois de faire grimper très haut. Ensuite parce que lorsque nous corrigerons, nous corrigerons les quatre triangles. Même sans avoir tout fait, les élèves qui auront travaillé sur cette fiche pourront suivre : ce contenu est aussi le leur, et ils pourront tirer des bénéfices des explications de leurs camarades qui expliqueront au tableau. Je tiens absolument à ce que le groupe classe travaille les mêmes notions et les mêmes compétences, même si c’est à des niveaux différents.

Evidemment, ce n’est pas parfait. Mais ça fonctionne bien et cela permet même le travail de groupe avec des élèves de niveaux différents. J’aime bien, ça. Une question qu’on me pose souvent est : mais comment les élèves prennent-ils de ne pas avoir les mêmes supports ? Ma réponse est simple : je n’ai jamais eu de problème. parfois certains me demandent la fiche aidée, parfois je la leur donne, parfois pas. En début d’année j’explique que ça marchera ainsi, que c’est normal, que je m’adapte aux difficultés de chacune et chacun en restant dans les attendus du socle, et zou.

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