Combien de fois a-t-on lu, écrit, dit, entendu cette phrase en conseil de classe ? Je m’interroge : nos élèves passent-ils de moins en moins de temps à travailler hors la classe ? Je crois pourtant travailler bien davantage la mémorisation en classe, débuter en classe tous les exercices à finir hors la classe, réactiver inlassablement, expliciter tous les objectifs des évaluations à venir, et pourtant j’ai l’impression qu’on en a encore perdu, en particulier depuis le covid. Ça fait un peu vieux schnock, mais c’est un constat objectif. Et encore, j’ai de la chance : en mathématiques il n’y a pas beaucoup à apprendre, mais surtout à comprendre.
Alors que faire ? Je réfléchis, mais je ne sais pas trop quoi faire de plus : j’ai tassé des contenus pour intégrer des moments de mémorisation, jusqu’à l’apprentissage des tables en cycle 4. Je différencie à fond, pour les plus fragiles, pour les plus rapides et efficaces, j’insiste très fort sur les évaluations flash pour permettre l’automatisation. Mais je pense que cela ne suffit pas.
C’est frustrant. Je sais bien que je ne peux pas agir à la place des élèves, à un moment donné. Mais c’est frustrant et je cherche des solutions plus efficaces encore.
Je constate aussi évidemment.
Je me questionne tout comme toi. J’ai évolué nécessairement et aujourd’hui, plan de travail mensualisé et adapté aux besoins de chacun, accompagnement constant, utilisation d’une partie du temps classe pour que ce travail d’entraînement soit amorcé et partiellement fait avec lors de ces séances, individualisation maximale et réponse à chaque question voire retour sur des blocages ou manques identifiés.
Mouais… une certaine efficacité certes mais pour tant d’énergie déployée et un entraînement qui demeure insuffisant tant la maîtrise reste dans l’absolu si limitée.
Comme le temps classe n’a jamais été aussi réduit pour de multiples raisons qu’elles soient institutionnelles, du fait de la posture de certains ou des capacités de concentration et d’attention qui se réduisent, je ne suis en manque de solutions, d’imagination peut être aussi.
Reste ma question actuelle : faut-il chercher à les faire travailler hors la classe ? Peut-être pas mais alors les compétences et connaissances ne s’en trouveront-elles pas bien plus limitées ?
Stéphane