Un lecteur m’a envoyé un très gentil message, après avoir découvert et partagé mon livre Vous reprendrez bien un peu de maths ? Il évoque la passion des mathématiques qui rend hurluberlu aux yeux de certains autres, et aussi l’arithmomanie. Or j’ignorais ce qu’est l’arithmomanie.

Pour le Larousse, l’arithmomanie est une compulsion à compter contraignant le sujet à des calculs mentaux et à régler toute action sur des chiffres. Pour le Robert, ce mot n’existe pas.

Sur Wikipedia, l’arithmomanie est une névrose pouvant être classée dans la catégorie des obsessions idéatives, c’est-à-dire s’imposent au sujet, sous forme de pensées obsédantes, qui entraînent des ruminations incessantes. 

Les sujets ont tendance à se poser d’incessants problèmes arithmétiques avant d’effectuer quoi que ce soit : il s’agit avant tout d’un rituel.

Une personne souffrant d’arithmomanie peut, par exemple, se sentir obligée de compter, alors que la situation ne l’exige pas vraiment, la quantité de nombres premiers dans 3600 secondes, ou encore le nombre de kilomètres carrés nécessaires au stockage de l’humanité tout entière, avec une densité de trois hommes par mètre carré. Le sujet ne se sent rassuré que lorsqu’il a passé un certain temps sur le problème avant d’en changer (la recherche de la solution n’est pas nécessairement son objectif).

Le célèbre mathématicien John Forbes Nash semblait présenter de tels troubles avant de sombrer dans la schizophrénie.

Dans la culture populaire les vampires souffrent d’arithmomanie. Ainsi répandre des semences de pavot, de mil ou du sable sur le sol au-dessus de la tombe d’un vampire est supposé le tenir occupé toute la nuit à compter les grains !

Sur Wikipedia

L’arithmomanie est un trouble heureusement rare, mais franchement invalidant. Il est parfois conséquence de lésions cérébrales.

Hé bien ! Alors au moins c’est clair : je ne suis pas du tout arithmomaniaque. Et les mathématiques ne m’apportent pas du tout d’angoisses comme lorsqu’on est sujet à l’arithmomanie, bien au contraire. Hurluberlue, ça en revanche, c’est possible.

Je me suis penchée un peu plus sur le coup des vampires. Je n’avais jamais entendu parler de cela. J’ai trouvé une preuve absolument irréfutable : le Count von Count, nommé aussi, de façon assez désolante, Comte Vampirouette en français…

Des légendes européennes, chinoises et d’Amérique du Sud racontent que pour occuper un vampire et éviter qu’il ne vienne nous siroter, on peut répandre du pavot, du millet, du sable, du blé, du riz, bref tout ce qui nous tombe sous la main et qui est en très grande quantité. Pour empêcher préventivement que tout parent décédé dont on présume qu’il pourrait devenir un vampire, on peut saupoudrer le cadavre de graines. Voilà voilà. D’ailleurs là aussi j’ai une preuve tout à fait irréfutable :

Ca se confirme : hurluberlue oui, peut-être, mais arithmomaniaque, non.