Fractions égyptiennes, par Marc Moyon

Alice Ernoult m’a signalé ce matin un article de Marc Moyon :

L’objet de l’article écrit par Marc est de mettre en relation les manuels scolaires français et l’histoire des mathématiques, avec comme focale la notion de fractions. Il en découle des mises en garde pour nous, enseignants, envers l’utilisation des manuels scolaires, en particulier dans une utilisation à visée historique.

Alors que je commençais tout juste ma lecture, j’ai déjà appris des choses. Bon, ça ne m’étonne pas : c’est pour ça que je lisais cet article, et connaissant la culture de Marc, nul doute que j’allais m’instruire. La question se pose de savoir si les “fractions égyptiennes” méritent d’être ainsi nommées : ça se discute, et c’est très intéressant.

Il faut observer et étudier les mathématiques égyptiennes dans leur propre contexte et non dans un contexte que l’historien lui dessinerait a posteriori avec ses propres connaissances et autres représentations.

L’article

L’oeil d’Horus est un exemple assez central dans l’étude qu’a mené Marc. Ce qu’il interroge, tout au long de l’article, c’est la relation véritable entre histoire des maths et activité mathématique : quelle histoire des maths ? Basée sur quelles preuves ? Et pour quel gain didactique ? N’est-il pas plus souvent question d’une histoire-alibi, pour rendre les manuels plus attractifs ou jolis, ou pour montrer qu’on a tenu compte de consignes institutionnelles ? Moi-même, je m’interroge sur la façon dont j’utilise l’histoire des mathématiques : j’en sais si peu, et elle me permet avant tout d’harponner des élèves par des anecdotes, finalement.

Nous sommes devant les responsabilités partagées des didacticiens et des historiens : le travail de l’historien n’est pas de raconter des histoires mais de chercher à comprendre le passé par un travail nécessairement long et fastidieux, partant de sources factuelles et suivant une méthode critique. Le travail du didacticien est, quant à lui, d’interroger la pertinence des tâches dévolues aux élèves pour accéder aux concepts et méthodes mathématiques sans que l’histoire soit réduite à un prétexte mais qu’elle prenne tout son sens épistémologique.

L’article

Bon, si je ne suis pas retenue pour enseigner en ULIS l’année prochaine, voilà qui me fait un joli projet : interroger mes pratiques quant à l’histoire des maths, me cultiver, et pour commencer enseigner les fractions autrement.

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