C’est le titre de l’article publié par Franck Ramus sur son blog, Ramus Méninges. C’est une question vive, pour les enseignants, les particularités des HPI (hauts potentiels intellectuels) ou HQI (hauts quotients intellectuels). Je suis personnellement confrontée souvent à des évocations de “profils HPI” par des familles, qui souvent justifient ainsi des comportements gênants en classe, voire des résultats scolaires au-dessous des attendus. Je suis évidemment ouverte à la discussion, à des aménagements qui aident les élèves, à des éléments que les familles peuvent partager pour mieux faire réussir leurs enfants. mais j’observe que dans ce cas précis, le cas des hauts potentiels, les familles s’appuient sur du déclaratif, mais que très rarement des bilans médicaux sont établis.
Alors c’est difficile de s’y retrouver, et d’être sûre d’avoir les bons gestes professionnels, pour tout le monde et pour chacun.
Franck Ramus et ses collaborateurs ont examiné les relations entre haut QI, réussite scolaire et troubles psychologiques dans 5 études successives. Plusieurs études convergent : les enfants à HQI et les enfants à QI normal (entre 70 et 130) ne présentent aucune difficulté accrue quant aux composantes psychologiques. Ce serait même plutôt le contraire : ce serait un facteur protecteur contre les troubles mentaux à l’âge adulte selon une étude néozélandaise, il y aurait moins de troubles de l’hyperactivité entre autres pour une étude néerlandaise, et une étude belge a trouvé que les ados à HQI ont une meilleure estime de soi, moins de troubles de comportement, moins de symptômes d’hyperactivité/inattention, et pas plus de troubles émotionnels et d’inquiétudes que les ados à QI normal. Le haut QI est aussi un facteur protecteur contre les troubles de la lecture.
Alors Franck Ramus s’interroge :

Il formule l’hypothèse suivante :
Les cliniciens voient principalement des personnes à HQI qui ont des problèmes à résoudre, et en déduisent que les personnes à HQI ont des problèmes, sans prendre en compte toutes celles qu’elles ne voient jamais.
L’article
Et il conclut :
En 2017, sur la base des connaissances acquises sur l’intelligence générale et ses corrélats, il n’y avait déjà aucune bonne raison de croire et de diffuser la légende noire des surdoués. Compte tenu de la persistance de ce mythe notamment dans les médias français, nous avons conduit 5 études examinant les caractéristiques scolaires, cognitives et psychopathologiques des enfants et des adultes à haut QI. Nos résultats sont concordants entre eux et avec le reste de la littérature scientifique pour montrer que les personnes à haut QI réussissent beaucoup mieux que les autres scolairement, n’ont pas plus de troubles cognitifs et psychologiques, et souvent moins.
Malgré tout, aussi favorisées que soient les personnes à haut QI, elles ne sont pas vaccinées contre les maladies, les troubles psychologiques, les échecs et les accidents de la vie. Celles qui sont en difficulté existent, et méritent bien entendu toute l’attention et le soutien des professionnels, au même titre que le reste de la population, quel que soit le QI. Leur apporter l’aide dont elles ont besoin ne nécessite pas de continuer à propager des idées fausses.
L’article
L’article complet est court et simple. Je vous en conseille la lecture dans son intégralite.