Sur France Info, les jeux de société sont valorisés comme outil de remédiation ou d’approfondissement en mathématiques : selon des chercheurs de l’université de Santiago, qui ont synthétisé 19 études internationales sur la pédagogie par le jeu, jouer deux fois par semaine pendant 20 minutes à des jeux de société renforce les compétences mathématiques des enfants de cycles 1 et 2. La motivation pour résoudre des problèmes, les compétences logiques progressent très vite par le jeu. Exit les jeux de hasard et d’adresse si on vise les progrès en maths ; les jeux concernés mobilisent de la stratégie, mais de façon fort raisonnable puisque le Monopoly fait partie du lot. Les jeux de stratégie sur écran sont efficaces aussi, mais de façon moindre chez les moins de 6 ans. Les jeux de société favorisent aussi, dès 3 ans, l’acquisition du langage, la mémorisation, la pensée critique et la gestion des émotions.
Cela me semblait évident, mais bon, si c’est la recherche qui le dit… Justement demain en formation, on va jouer développer à fond nos compétences mathématiques grâce à des outils stratégiques de pointe.

Cependant, la conclusion de l’article est prudente :
Ces conclusions ne sont étayées que par les études sur les jeux de société publiées à ce jour. Par conséquent, cette étude pourrait être faussée par le fait que des études utilisant une approche différente ou ayant des effets plus limités n’ont pas été publiées. Les études futures devraient inclure d’autres méthodes de collecte de données afin d’obtenir une vue d’ensemble de l’impact des jeux de société sur les compétences développementales et d’identifier des méthodologies innovantes d’évaluation des jeux qui pourraient être reproduites dans d’autres interventions. Un espace intéressant pour le développement de l’intervention et de l’évaluation des jeux de société devrait s’ouvrir dans les prochaines années, compte tenu de la complexité des jeux et de la nécessité de concevoir des jeux plus nombreux et de meilleure qualité à des fins éducatives
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Pour ma part, je trouve que la pratique du jeu, de façon raisonnée, encadrée et anticipée en classe, a ces effets bénéfiques de façon claire, mais que c’est aussi un moyen d’entrer en communication différemment les uns avec les autres, et de lutter contre le “manque de confiance qui rend muet”, ce défaut d’estime de soi qui pousse des élèves à se taire, qui est si douloureux à observer. Jouer en classe, ce n’est pas si facile, car on est en interaction et on s’expose. En plus, on peut perdre ou faire perdre. Mais une fois le pas franchi, on peut aussi trouver une place, interagir sur un autre mode. Le tout est de bien sécuriser l’activité sur le plan affectif.
Mais jouer, c’est TRES sérieux.