Nouveau ministre.

J’ignore pourquoi, mais j’attendais avec de l’impatience de savoir si Pap Ndiaye resterait notre ministre, et si non, qui le remplacerait.

Maintenant que nous savons, cela me semble absurde.

Je suppose que j’aurais pris comme un signal contre ses détracteurs la décision de conserver Pap Ndiaye à son poste. Pourtant, malgré quelques décisions positives, je n’ai pas apprécié son passage. Nous continuons de couler, inexorablement, et les politiques qui décident pour nous ne comprennent pas, ou alors agissent de façon à poursuivre la destruction de l’éducation nationale en toute connaissance de cause. Mais je me disais que, avec les attaques dont il a été récemment la cible, le maintien de Pap Ndiaye aurait signifié quelque chose et aurait pu lui permettre de devenir ministre, d’exprimer une vision potentiellement humaniste, plutôt que hocher la tête derrière un président de la république marionnettiste.

Mais non.

Au lieu de cela, un pur politique qui n’a jamais fréquenté l’école publique arrive et nous parle d’autorité (qu’il confond manifestement avec autoritarisme), de savoirs fondamentaux (que personne n’a jamais abandonnés), d’uniforme (qui n’est en aucun cas un facteur d’égalité). Il nous assène que nous faisons le plus beau métier du monde (mais alors pourquoi n’est-il pas enseignant de l’école publique ?).

Plus que jamais je suis heureuse de m’orienter vers l’enseignement spécialisé : je vais travailler, batailler, créer du lien, enseigner, faire grandir, travailler à un projet de société qui me tient à coeur, mais à ma dimension, celle de ma classe. Dans le respect de ma mission, mais librement, aussi.

Source : le blog de Claude Lelièvre

One comment

  1. Il y a tellement à dire sur la succession des ministres à ce poste… C’est quoi, un tous les 16/18 mois en moyenne ? 14 mois pour celui-ci (mot choisi volontairement déshumanisant tellement ils ne deviennent qu’un parmi tant d’autres…)
    Du coup, on se retrouve avec soit un ministre marionnette, comme Papa N’Diaye, qui ne prend aucune décision et n’a aucune vision, soit avec un ministre qui veut vite laisser sa trace et nous pond (forcément…) une réforme n’importe où, mais une réforme qui portera son nom. Car c’est ce qu’ils veulent : laisser une trace coûte que coûte.

    Aucun n’a une vision globale ou à long terme de ce que devrait être l’Education Nationale. Ça devient un fourre-tout insupportable pour les élèves comme pour les professeurs, avec des tensions volontairement accrues (coucou le Pacte qui rapporte un petit pactole aux personnels de direction !).
    On avait le “on pourra bientôt nager dans la Seine”, on a ensuite eu “avec moi, plus aucun SDF ne dormira dans la rue” et on a maintenant le “plus aucun élève sans professeur devant lui” très lourd de sens : on remplace un prof comme on change un boulon.

    Bref, on pourrait s’énerver pendant des heures mais on gardera surtout en tête ce que tu dis régulièrement : faisons bouger les choses à notre niveau, c’est déjà un sacré combat, et une immense satisfaction !!!

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