Aaaah, la panne d’écriture, l’angoisse de la page blanche, le tournicotis-tournicotons du “mais qu’est-ce que je pourrais bien raconter”…

J’ai de la chance, cela m’arrive peu souvent. D’une part, je suis une grande pipelette. D’autre part, j’écris principalement sur ce sur quoi j’ai envie d’écrire, des textes courts, et certainement pas des nouvelles ni des romans. Je n’invente pas des histoires, mais je décris du vécu, des observations, des réflexions, des projets, des ressources… Je m’appuie sur mon côté électron libre, sauf que je m’imagine plus souvent chargée dans le positif que dans le négatif… Et pourtant. Il y a deux jours, je me suis retrouvée devant l’évidence : il allait bien falloir avancer le projet de N ou le projet de V. Deux commandes, auxquelles je participe avec bonheur, mais des commandes quand même. Et là, ça se complique. Claire l’électron doit se concentrer sur le noyau atomique, pour tourner autour bien comme il faut. C’est beaucoup, beaucoup plus difficile.
Alors je suis restée là, sans rien écrire. J’ai changé de projet, et… pareil.
Je pense que j’ai tenu à peu près 10 minutes, comme ça. Je ne me suis pas du tout énervée : il est loin le temps où ce genre de choses me stressait. Je sais bien que ça va se décoincer. Et puis si ça ne se décoince pas, je le dirai, voilà.
Alors je me suis concentrée, en choisissant un des deux projets. J’ai relu les documents de référence du projet N, j’ai repris le plan, et j’ai re-réfléchi, à la Patrick Picard : c’est quoi le problème ? Où se niche l’endroit qui coince ? Qu’est-ce que je n’arrive pas (encore) à surmonter ?
Après ça, j’avais deux-trois idées des blocages, et j’ai laissé tomber. Fallait laisser reposer. Je me suis occupée d’écrire des épisodes de ma série des mathématiques de la chaussette. Et au beau milieu de cette écriture, paf, j’ai eu mon idée pour le projet N qui coinçait. J’ai écrit sur un bout de papier l’idée et je suis revenue à Carl, que je n’allais quand même pas laisser tomber comme une vieille chaussette… Il est tout jeune, Carl !
Quand j’en ai eu terminé avec Carl, retour au projet N. J’ai écrit deux pages d’un coup d’un seul. Bon, peut-être N trouvera-t-il que c’est tout naze et qu’il faut refaire, mais je suis bien partie.
Et le projet V, alors ? Celui-là me posait un problème du type tiens-un-mur-devant-moi. Il me fallait dégainer l’arme ultime pour en venir à bout : mon mari. J’ai exposé mon problème. mon mari, et il m’a écoutée, puis m’a conseillé une approche. J’ai fait ça, et là j’ai une proposition à faire à V. Un truc très vague, mais c’est quand même une proposition, un début, une direction.
Bon, je ne dirais pas qu’aujourd’hui, là, j’ai résolu mes pannes. Je dirais qu’il est possible qu’elles soient en voie de résolution.
Pour le moment, c’est suffisant pour moi.
