Roger Mansuy m’a envoyé cette photo assez incroyable :

C’est une impression assez irréelle que me procure cette photo : il s’agit là des traces laissées par une oeuvre de Felice Varini en 2018 sur les murs de la cité, faite de larges cercles jaunes pour célébrer les vingt ans de son classement à l’Unesco.





Aujourd’hui, des traces vaguement fantomatiques perdurent et prolongent la vie de cette anamorphose : les cercles étaient en aluminium adhésif peint en jaune. Les murs de Carcassonne sont couverts de lichen, et privé d’oxygène et de lumière ce lichen s’est dégradé. En 5 ans il a dû s’étendre à nouveau, mais pas de façon à s’harmoniser avec le reste du lichen, qui a survécu à Varini.



Ces traces ne plaisent pas à tout le monde. Une équipe de chercheurs du Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) travaille à l’élaboration d’un processus de nettoyage, sans s’en prendre à l'”ancien” lichen, mais en traitant le plus récent pour qu’il s’uniformise avec l’ensemble.
Au moment où l’œuvre était présente, elle aura bousculé la lecture qu’on peut avoir de monuments emblématiques et iconiques. Donc pas de regret, si ce n’est aujourd’hui le regret qui est la rémanence de cette œuvre.
Amancio Requena, administrateur adjoint de la Cité de Carcassonne pour le Centre des monuments nationaux
L’artiste ZVEUS avait utilisé (volontairement)un principe assez similaire lors d’une exposition sur le Château de Vincennes. Ce n’est plus une anamorphose, mais le jeu avec le lichen est le même :

(Merci Roger, merci Alice !)