Une équipe de scientifiques américains a travaillé sur l’impact de l’uniforme à l’école, selon plusieurs critères : quel est son impact sur l’assiduité, l’anxiété, le repli sur soi, la violence, le sentiment d’appartenance ? L’étude, piloté par le professeur de sciences humaines à l’université d’Etat de l’Ohio Arya Ansari, a concerné plus de 6 000 jeunes élèves américains. Elle a été publiée dans la revue Early Childhood Research Quarterly. Les conclusions sont neutres à négatives pour l’uniforme : il n’y a pas de grandes différences avec ou sans, mais les tendances vont plutôt à déconseiller l’uniforme.
Un grand nombre d’arguments fondamentaux expliquant pourquoi les uniformes scolaires sont bénéfiques pour le comportement des élèves ne tiennent pas dans notre échantillon”.
Arya Ansari, professeur de sciences humaines à l’université d’Etat de l’Ohio
Aux Etat-Unis, la tendance est à développer l’uniforme à l’école. Cela reste minoritaire, mais l’augmentation est notable : de 3% des écoles publiques en 1995-1996 on est passé à environ 20 % en 2011-2012. Il existe pourtant peu d’études sur le sujet.
Que ce soit sur le plan de l’anxiété et le retrait social, des comportements agressifs et de la destruction de biens, des aptitudes sociales ou de l’absentéisme et des retards, les uniformes scolaires n’ont aucun effet, “quel que soit le niveau scolaire, même en tenant compte d’un large éventail d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le comportement des élèves”. Les élèves issus de CSP défavorisées sont plus assidus, mais de moins d’un jour par an. Les uniformes scolaires n’apportent rien par rapport aux brimades ni à l’anxiété sociale chez les enfants. En revanche, celles et ceux qui doivent porter l’uniforme ont fait état d’un sentiment d’appartenance à l’école plus faible que leurs camarades sans uniforme…
La mode est une façon pour les élèves de s’exprimer, et cela peut être une partie importante de l’expérience scolaire. Lorsque les élèves ne peuvent pas montrer leur individualité, ils peuvent avoir un sentiment d’appartenance moins fort”
Arya Ansari, professeur de sciences humaines à l’université d’Etat de l’Ohio
A ce sujet, je vous recommande l’exposition en cours auMusée National de l’Education, dans la trèèèèès belle ville de Rouen :
