Evaluer ou ne pas évaluer (diagnostiquement) ?

Telle est ma question, dans un contexte bien particulier : en ULIS, à la rentrée, avec des élèves que je n’ai encore jamais rencontré(e)s.

Evidemment, la tentation est forte d’évaluer par des évaluations diagnostiques “classiques” : j’ignore ce qu’ils et elles savent, ce qu’ils et elles savent faire, et pour faire progresser chacune et chacun j’ai besoin de cette information.

En plus cela me permettrait de les observer et de me donner un temps de recul avant de me lancer dans les apprentissages.

Mais.

J’ai un paquet de mais, en fait :

  • Un(e) élève du dispositif ULIS qui fait sa rentrée doit avoir mille choses en têtes, et ce n’est pas forcément le meilleur état mental pour produire une évaluation indicatrice et pertinente ;
  • Les élèves reviennent de vacances. Va falloir réveiller les neurones ;
  • Nous sommes là avant tout pour apprendre. L’évaluation fait partie des dispositifs d’apprentissages et est nécessaire pour positionner de diverses façons, mais je n’ai pas envie de transmettre comme message qu’elle passe avant le reste ;
  • Je veux travailler les compétences sociales à fond, dont le sens d’appartenance à un groupe. Les évaluations diagnostiques sur feuille sont une entrée fortement individuelle ;
  • Je ne connais pas encore l’emploi du temps de mes élèves et je n’ai aucune idée de qui j’aurai en face de moi à quel moment. Ca va être compliqué à organiser !
  • Je vais me retrouver avec des tas d’évaluations qui vont me demander un très gros boulot d’un coup, dans plusieurs disciplines, alors que déjà je vais être bien absorbée par toutes les nouveautés que je vais vivre professionnellement.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi donc qu’tu penses à faire des évaluations diagnostiques ? T’as pas envie, en fait ! Certes, certes, voilà une question pertinente. Peut-être parce que j’ai cru que c’était incontournable. D’ailleurs c’est incontournable, mais les façons de le faire sont multiples !

En fait ça me trotte dans la tête depuis un moment, cette histoire. Alors ce matin, j’ai attaqué là-dessus, au petit dej. Mon mari m’a mise devant mes contradictions :

Oui, je sais. Hé bien c’est maintenant, voilà. En fait mon problème n’en est pas vraiment un, mais je n’avais pas remarqué que c’était simple :

  • En français, c’est réglé : pour débuter je me contente d’évaluer la fluence et la compréhension d’écrits, et en parallèle je commence à faire travailler des compétences et sur des savoirs variés, et j’observe à fond. Je bosse avec Plume et Cléo+ en priorité, mais j’ai d’autres outils comme En route vers la dictée ! Et côté projet, j’ai un projet correspondance appuyé sur En route vers la production d’écrits ! qui va me permettre d’entrer encore autrement dans l’étude de la langue ;
  • En anglais, je n’évalue pas. Je verrai lors de ma première séance qui en est où pour, si possible, répartir les élèves en groupes. De toute façon j’ai prévu de commencer par la même séance quel que soit le niveau en face de moi, mais en la menant différemment ;
  • Dans les autres disciplines, je n’évalue pas : au travers des activités nous verrons où nous en sommes ;
  • Et en maths, alors ? Hé bien en maths il me faut réfléchir à mes besoins, sans être dogmatique. Ca va être une partie de mon travail d’aujourd’hui.

L’autre partie va être d’avancer un peu mon travail d’écriture pour les projets des copains.

Je pense que j’envisageais “évaluation diagnostique” de façon trop rigide. Ce n’est pas limité à des tests, sur feuille par exemple, et ce n’est pas non plus forcément indispensable dès les premiers jours.

En attendant, je vais faire du sport. Ca va m’aider à réfléchir.

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