La mort de la formation

Voilà qui est fait par la décision de monsieur Attal. En effet, qui donc ira se former sur des temps hors scolaire ? Mon expérience de formatrice peut facilement proposer une réponse réaliste : personne. On m’objectera que nos collègues PE ont déjà les fameuses 108 heures, qui incluent une partie de formation. C’est vrai, et cette partie formation sur les soirs ou les mercredis ne leur plaît d’ailleurs pas du tout. Dans le second degré, il va falloir changer pas mal de choses pour accomplir la même chose : c’est du temps de travail en plus, alors comment sera-t-il rendu obligatoire et rémunéré ? Et les formateurs, où les trouvera-t-on ? Car quand on fait appel à moi, c’est la plupart du temps sur des temps scolaires pour me convoquer et ne pas avoir à me rémunérer…

Nous avons de moins en moins de lauréats aux concours d’enseignement, donc statistiquement les enseignants arrivent déjà moins formés et ont besoin de davantage de formation. Hé bien supprimons les formations, transformons le métier d’enseignant en celui de surveillant. Tout ce qui compte est d’occuper les enfants, qu’ils soient pris en charge dans leur établissement.

J’ai choisi ce métier pour transmettre des savoirs, des compétences, faire grandir. Qu’est-il devenu ? Qu’est-il encore en train de devenir ?

Bonne question…

One comment

  1. On peut aussi noter qu’en l’absence de profs, les AED pourront désormais prendre la relève !

    Il faudra sans doute un jour questionner notre ministre : est-ce qu’en son absence, on ne pourrait pas demander à son chauffeur ou au personnel d’entretien des locaux de prendre sa place ?
    Nous aurions sans aucun doute une politique éducative moins aberrante…

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