Joyeusetés de la rentrée

Un article du Monde d’aujourd’hui, intitulé “Remplacement des professeurs : le nouveau dispositif ne convainc pas”, revient sur le pacte, les remplacements de courte durée avec ou sans pacte, les “séquences numériques” surveillées par des assistants d’éducation, le tout sans aucune précision supplémentaire ni aucun décret, à quelques jours de la rentrée des perdir. Pour les séquences numériques surveillées par des AED, une des questions qui se posent est de comment faire pour mobiliser des AED à effectif constant et qui ont déjà beaucoup de choses à faire. Et puis il manque des salles info, aussi, à moins que le plan soit de diffuser des vidéos pendant une heure… Interactives ou pas, il est déraisonnable de traiter ainsi les élèves.

L’article explique aussi que l’« autoremplacement » a été exclu du pacte : un enseignant ne peut pas rattraper son heure de cours sur un autre créneau, à moins de le faire sur une absence d’un autre collègue. Pourtant, la plupart des heures annulées sont ainsi rattrapées, actuellement. Tout ceci est assez incompréhensible et montre une nouvelle fois l’absence de lien avec la réalité des établissements. Résultat : personne n’est content, ni les enseignants, ni les personnels de vie scolaire, ni les perdir.

Et puis il est question de la formation, sujet qui me tient à coeur, car je pense que nous avons besoin d’être formés : réactualiser nos connaissances pour améliorer nos pratiques en didactique et en pédagogie, développer nos connaissances scientifiques dans nos disciplines (même en dehors des contenus à enseigner) est pour moi crucial. Améliorer les performances des élèves c’est compliqué, car il y a là des questions de société sur lesquelles les enseignants n’ont aucun pouvoir. Toutefois, nous professionnaliser efficacement davantage ne peut pas nuire à nos élèves… Mais cela exige des offres de formation larges et remplies de contenus réels, solides, portés par des formateurs qualifiés, et dans de bonnes conditions matérielles et d’organisation.

Alors quand monsieur le ministre de l’éducation déclare qu’il n’est « pas concevable que des millions d’heures de formations ou de réunions pédagogiques soient proposées aux enseignants sur leur temps de cours » sans rien proposer pour la formation elle-même (il demande aux recteurs d’y « remédier », donc de refuser les formations sur temps scolaire), je tressaille. Et là je lis dans l’article du Monde :

Le temps moyen de formation dans le second degré ne s’élève cependant qu’à 1,6 jour par an par enseignant. Les convocations pour formation étaient à l’origine de 1,5 million d’heures non remplacées en 2020-2021, selon le ministère, soit moins de 10 % des 15,4 millions qui n’étaient pas assurées.

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1,6 jour de formation…

Ouch.

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