Mais quel choc ?

Après le choc d’attractivité qui n’a pas eu lieu, une désolante tentative de choc de diversion avec cette histoire d’abaya, voilà un nouveau non-choc annoncé : le choc des savoirs. Ca fait peur, un peu, le choc des savoirs. En même temps, j’ai déjà ressenti une impression de choc en acquérant une nouvelle connaissance, avec bonheur, mais c’est un peu violent, comme image, appliqué au quotidien des enfants à l’école. Toutefois le ministre a ajouté que c’est « La condition absolue de la réussite et de l’épanouissement de nos enfants ». Il mentionne l’épanouissement, c’est déjà ça.

Ce choc des savoirs s’applique aux savoirs fondamentaux. C’est rigolo, parce que personne ne sait que sont les fondamentaux, au fond. C’est une espèce de concept basé sur un chimérique bon sens, censé être partagé et consensuel, mais pas du tout : tout le monde en parle et discute, mais personne ne pense à la même chose. Ni sur ce qu’est lire, ni sur ce qu’est compter. Pas grave : ça fait du bruit et on fait comme si on était tous des spécialistes, il paraît que c’est satisfaisant.

Les CM1 doivent lire des textes longs et les CM2 écrire un texte au moins une fois par semaine. D’accord, mais ça, c’est l’objectif. Les enseignants n’ont pas attendu pour emmener leurs élèves le plus haut possible. Le chemin, c’est quoi ? Un guide sur l’écriture va arriver, et c’est une bonne nouvelle car au vu de ceux que j’ai lus sur d’autres thèmes, ces guides sont de qualité. Mais pour réussir à valider ces objectifs et d’autres, il faudrait surtout que l’opérationnel suive : des formations de qualité, des horaires de travail stables et raisonnables, des budgets pour équiper la classe en bons matériels et en ressources efficaces, des moyens pour différencier comme il faut… Ce que nous attentons avant tout, c’est une écoute active, pour prendre nos besoins en compte, en nous reconnaissant comme les professionnels consciencieux que nous sommes. Nous savons des choses, nous faisons un vrai métier. Ecoutez-nous !

D’autres pays, notamment en Europe du Nord, font la part belle aux compétences psychosociales comme la confiance en soi ou la créativité, quand la France met l’accent sur les savoirs disciplinaires, en premier lieu la lecture et les mathématiques.

Ah, pas bête… Source

Bon. En attendant, demain je repars au collège et j’ai la patate. car avec le temps, ces annonces de choc ne m’ébranlent plus du tout. J’ai des choses à faire et de l’énergie à préserver.

2 comments

  1. Finalement tu deviens quoi? Tu retournes au collège dis tu je pensais que tu devenais coordinatrice d’Ulys?

Leave a Reply