Une semaine !

Voilà une semaine que j’ai fait ma rentrée, et 10 jours que je suis dans ma mission de coordo ULIS de façon concrète. C’était une semaine assez dingue. J’ai refait des emplois du temps (des élèves et des AESH) tellement de fois que j’ai cessé d’y prêter attention, en tenant compte de toujours plus de contraintes, de toujours plus de points de vigilance. J’ai découvert mes collègues et essayé d’être présente et explicite sans être envahissante. J’ai découvert mes élèves, et j’ai dû aller au clash assez rapidement avec l’un d’eux ; mais la fin de la semaine a été très paisible, du coup… J’ai rencontré 6 familles, et programmé les rendez-vous avec les autres. J’ai déployé les contenus préparés pendant les vacances, et été épatée de voir que les élèves étaient souvent bien compétents. J’ai passé parfois 5 heures avec les mêmes, et vu leur fatigue croître, croître, en essayant de les ménager mais de continuer à développer leurs talents et leurs savoirs. J’ai monté un projet astronomie avec l’observatoire de Rouen, attrapé au vol un autre avec la TCAR. J’ai profité avec bonheur et gourmandise des moments festifs, dans cet établissement où les collègues savent vivre au travail, et vivre ensemble !

J’ai aussi eu un moment de stupeur, jeudi, alors que tout se passait bien, moment long, de peut-être 10 minutes, pendant lesquelles j’ai perdu tous mes repères d’un coup. Je me suis demandée ce que je devais faire, et j’étais perdue. J’ai rationalisé, je me suis dit que ça allait passer, qu’après 30 ans de prof de maths il était normal d’avoir un moment de décrochage. Et en effet, l’effet trou d’air est passé, et j’ai poursuivi encore plus claire dans ma tête qu’avant.

Aujourd’hui, ça a été une journée très chouette, en classe. Je maîtrisais les contenus, le temps, les objectifs. Le climat de classe était calme, studieux, tranquille. Mon meilleur moment de la semaine, en classe, a été la séance d’anglais. J’ai adoré mener cette séance.

En revanche, les élèves ont mieux et plus travaillé que ce que j’avais prévu, et je dois sélectionner de nouveaux contenus dans mes corpus, pour la semaine prochaine, dans plusieurs disciplines. Et re-réfléchir à mon emploi du temps de matières en ULIS, le rendre plus adapté aux changements de présences d’élèves et aussi plus souple.

Ce qui me frappe, c’est la différence de boulot : on fait classe, mais tout est adapté, tout le temps, et cela vient très facilement en fait. Evidemment, le fait d’avoir travaillé ainsi avec mes élèves en maths pendant des années m’aide, mais c’est tout de même un autre niveau et d’autres enjeux. J’ai beaucoup plus d’indépendance, d’autonomie, de responsabilités et de liberté. C’est aussi un métier complexe à chaque instant, justement parce qu’il faut faire des choix rapides et pertinents.

L’autre point qui m’a frappée, c’est que mes élèves ne savent pas jouer. Ce n’est pas seulement qu’ils et elles ne connaissent pas les règles des jeux de la classe, c’est qu’ils ignorent l’activité même de jouer. Va falloir y remédier !!!

Je me sens bien. Dans ce collège et dans cette fonction.

Leave a Reply