Imaginez.
Vous avez amené des noisettes, parce qu’un élève s’est inquiété de voir des feuilles tourbillonner dans le vent : les fenêtres de la classe donnent sur une forêt. Alors nous allons parler saisons, et caser là-dedans de la SVT, de la production d’écrits et de l’astronomie.
Ce jour-là, vous avez ramené le casse-noisettes à la maison : il reste peu de noisettes.
Sauf qu’en toute fin de séance, un élève -appelons-le Antonio- décide finalement de se lancer, et de goûter avec bravoure un de ces trucs bizarres.
Mais au moment où il décide cela, vous êtes dans la salle adjacente, la classe étant composée de deux salles. Vous aidez Dimitri sur de la fluence. Comme vous êtes prof, vous avez de petites antennes qui vous attirent immédiatement dans la salle d’Antonio.
A peine sur le seuil de la porte de séparation, vous ouvrez la bouche pour stopper l’action, mais vous savez que c’est top tard. Alors vous ne pouvez que contempler l’enchaînement de mini-catastrophes.
Antonio tient levé un marqueur de tableau, dont la base est bombée. Il compte manifestement casser la noisette posée sur la table en l’abaissant violemment dessus. Son bras descend, et étonamment il brise la coque. Mais le plus gros morceau de celle-ci part à gauche, et atteint Lisa au visage (Lisa n’a rien, je vous rassure. Juste une grosse surprise). La noisette elle-même part à droite en arrière, et Lucas la reçoit, sur le front. Quant à Antonio, sous l’effet du choc, le bouchon du marqueur se détache et il se le prend dans la figure.

Vous pensez que quand même, c’est pas d’chance, cet enchaînement. Mais ce n’est pas fini : maintenant se joue la partie psychodrame. Lucas ramasse la noisette et… la mange ! Antonio a beau la chercher partout, alors que Lisa se frotte le visage et que le reste de la classe contemple la scène bouche ouverte, il ne la trouve pas : “Elle est où ma cacahuète ?” (hé oui, on a encore du boulot) ; “Bah j’lai mangée, t’avais qu’à pas me l’envoyer dans la figure”, répond Lucas.
Antonio est en même temps abasourdi par la réaction en chaîne et très déçu. Il s’est donné tout ce mal, a quasi-blessé des camarades, pour rien. Et maintenant la prof ne voudra sans doute pas qu’il recommence (il a raison).
Et vous, vous ne pouvez pas réprimer un fou-rire. Les élèves vous regardent, perplexes, mais vous riez de bon coeur, sans moquerie. Ce n’est pas un fou-rire nerveux, c’est juste une bonne rigolade.
N’empêche, c’est super dangereux, une noisette.
Bonsoir Claire,
Je lis ton article, je rigole, puis j’ouvre mes mails. Le premier message a pour objet : “Mon Premier Casse-Noisette” à partir du 18 novembre 2023 à Mogador. Je rigole encore.
https://www.monpremiercassenoisette.fr/
Bonne soirée.
Delphine