Lundi, je pars en formation CAPPEI, pour trois semaines. Cela se répétera aux 2e, 3e et 4e périodes. C’est une chance et j’en ai bien conscience. Je me sens à ma place en tant que coordinatrice ULIS, et je voudrais le rester. Pour cela, il me faut le CAPPEI. Alors au boulot, à fond les ballons. J’ai déjà pas mal réfléchi à mes épreuves d’ailleurs. Mais encore faut-il que je m’étoffe dans mes connaissances, dans mes questionnements.
Mais je suis aussi arrivée dans le dispositif, et en tant que personne ressource, avec la même énergie : les ballons sont à fond depuis bien avant la rentrée. J’ai essayé de poser un cadre simple, rigoureux mais qui demeure souple, pour mettre les élèves du dispositif au travail en même temps qu’en confiance. Je trouve que cela a plutôt bien fonctionné jusqu’ici : chaque semaine j’ai été amenée à ajouter du travail à plusieurs élèves, pour tout le monde j’ai évalué des compétences de façon individualisée, les trieurs sont déjà bien remplis de fiches traitées et corrigées, les sessions de Plume, Matheros, Lalilo, Motoufo, Défi tables, défi relatifs et compagnie, et les plans de travail numériques, sont bien avancés, nous avons travaillé jusqu’au niveau du cycle 4 pour certain(e)s. Nous avons fait toutes et tous ensemble de l’anglais, de l’astronomie, de l’éducation aux médias, de la découverte des métiers, entamé le projet correspondance. Ma tutrice est venue me voir, et m’a encouragée à poursuivre (elle a apprécié l’ambiance de travail, l’organisation), en me donnant des conseils que j’ai commencé à mettre en oeuvre dès le lendemain.
Bref, ça démarre bien.

Mais voilà, pour le moment je n’ai pas de remplaçant.
Tout le monde s’y est mis pour me faire remplacer, pourtant. Le pôle inclusif, le rectorat, l’inspection académique, mon inspection, mes chefs, moi… Mais c’est hyper compliqué, parce que je suis du second degré.
Je vais donc partir avec mes trois semaines d’absence entièrement préparées (j’ai prévu les plans de travail et la ventilation des activités des élèves élève par élève, heure par heure), en sachant que peut-être j’abandonne les élèves. Je sais que Laura, AED en pré-pro avec moi, et les AED de la vie scolaire vont faire tout ce qu’ils et elles peuvent. et ils et elles sont vraiment super. Mais même avec la meilleure volonté du monde cela reste du bricolage. Ces élèves, en situation de handicap, dont le désamour de l’école n’est pas loin, sont fragiles et ont encore plus besoin que d’autres de sécurité et de régularité.
Cela me touche.
Mais comme je me sais soutenue, je me dis que peut-être la situation va se décoincer, là, aujourd’hui, demain, lundi. Je serai prête à sauter dans la voiture dès la formation terminée pour rencontrer la personne qui me remplacera, et préciser tout ce qui n’est pas clair : j’ai tout affiché aux murs, du planning aux mots de passe, du rangement des placards aux horaires, mais un échange direct est irremplaçable.
Et là, je pourrai être vraiment intellectuellement disponible pour ma formation.
