J’ai terminé la lecture, ce matin, d’un ouvrage que j’ai emprunté à la BU de l’INSPE :

C’est très intéressant, quand on est familier (à mon niveau d’enseignante) avec la didactique d’une autre discipline, d’apprendre sur une autre. C’est bigrement complexe, pour la didactique du français. Non seulement la didactique du français est difficile à définir, en évolution et en développement, mais la discipline scolaire elle-même est, selon Yves Reuter, “en interrogation tant du point de vue des contenus que de celui des publics”. J’espérais, par ma lecture, clarifier des tensions que je ressens : français, littérature, maîtrise de la langue ? Yves Reuter et tous les contributeurs de ce livre ont en effet clarifié les choses dans mon esprit, mais différemment de ce à quoi je m’attendais : c’est normal que ce ne soit pas clair et les tensions ne sont pas résolues. Au moins je sais que je ne suis pas complètement de la plaque avec mes questions.
De fait, c’est peut-être une spécificité de la didactique du français que d’être ainsi à la recherche de son identité entre compétence pratique et expertise analytique, entre participation à une communauté linguistique et distinction culturelle…
Yves Reuter
Les interrogations sur les relations entre didactique et discipline scolaire m’ont, je l’avoue, un peu stupéfaite. Qu’une didactique se veuille “absolument étrangère à la discipline scolaire et à sa mise en oeuvre” est une idée qui me surprend toujours autant, sans doute parce que je suis à fond enseignante, “personne de terrain”, comme on dit. La séparation terrain-recherche me semble même délétère pour le principe de formation : de nombreux enseignants rejettent les apports de la recherche entre autres parce qu’ils la taxent de déconnexion. On peut réfléchir en étant “personne de terrain”. Et on peut être en plein dans la réalité en étant chercheur.
En tout cas, didactique du français et didactique des mathématiques sont fort différentes, et en même temps se rejoignent dans leurs questionnements existentiels. Peut-être le fait que les mathématiques aient eu à jouer leur survie à l’école est un élément qui a grandement pesé dans ce qu’est aujourd’hui la didactique des maths. Et sans doute est-ce une bonne chose.