Aujourd’hui, j’ai cours sur l’attention, car je suis côté troubles des fonctions cognitives dans la formation CAPPEI.
La fenêtre attentionnelle, ou empan attentionnel, permet de traiter un certain nombre d’éléments en une fois. Elle est différente pour chacun(e). Les personnes dyslexiques, par exemple, qui ont des capacités de déchiffrage altérées à cause de leur dyslexie, et en plus ont aussi une fenêtre attentionnelle qui ne permet pas la lecture globale.
Alors que faire pour améliorer l’attention des élèves en difficulté dans ce domaine ? Par exemple, faire poser les crayons et les mains sur la table lors de la passation de la consigne (mais au contraire cela peut empêcher certaines personnes qui ont besoin de bouger ou de manipuler des objets pour se concentrer), ou ne garder que le strict nécessaire sur le bureau ; séparer la partie illustration et la partie texte d’un document hybride, ou morceler physiquement les exercices en plusieurs feuilles est parfois utile aussi. Raccourcir les consignes favorise l’attention et la mémorisation. On peut aider à la planification en décomposant les objectifs ou en faisant penser les sous-étapes. utiliser des pictogrammes peut être efficace si leur choix a été explicité, voire partagé avec les élèves qui en ont besoin.
On peut entraîner l’attention. Il existe des exercices, et même des mallettes élaborées par des orthophonistes, pour évaluer et améliorer l’attention, c’est le test des cloches, par exemple. Le Dobble ou le Lynx développent l’attention sélective visuelle, aussi, comme de nombreux autres jeux d’identification d’intrus. On peut proposer des tests assez simples d’attention sélective auditive : on enregistre des mots en définissant le stimulus à repérer, par exemple, ou bien on fait reconnaître des voix, comme celles des élèves de la classe. Mais travailler l’attention ne doit pas durer longtemps (pas plus de dix minutes), sans quoi on la fatigue.
Le jeu Duplik (ex Identik) est intéressant ; un joueur pioche une carte et décrit sa carte. Les autres doivent dessiner ce qui est sur la carte. On gagne si les joueurs qui dessinent arrivent à faire apparaître les éléments importants du dessin, qui sont prédéterminés, auxquels on a accès dans la partie cachée de la carte, décodable au moment de l’évaluation, avec un filtre. Il n’est pas nécessaire de savoir dessiner, mais la personne qui décrit a un travail d’organisation, de discrimination, d’explicitation. On peut développer l’expression orale ou la production d’écrits, avec ce jeu. Evidemment, pour des élèves en difficulté pour dessiner ou dyspraxiques, c’est inadapté. Les défauts du jeu résident dans la complexité des dessins et le fait qu’ils n’ont pas de sens. Une version plus “enfant” serait préférable.

Drôles 2 bobines ou les Qui est-ce font également travailler conjointement l’attention visuelle et l’attention auditive.
L’inhibition se développe avec des exercices comme des jeux dans lesquels on doit dire un mot précis à l’énoncé ou à la lecture d’un signal, comme le ni oui ni non, le bazar bizarre. On peut les adapter avec du tactile, des textures, du poids. Les Lego braille sont un super support pour cela également.
La relaxation peut aider certains élèves (mais pas tous) : se focaliser sur sa respiration, les sensations de son corps, l’écoute ou la visualisation.