Aujourd’hui, Laura, AED en prépro dans le dispositif ULIS dont je suis coordinatrice, a introduit les fractions, lors d’une première séance qui s’intègre dans toute une séquence qu’elle a prévue, qui mènera aux décimaux (dans longtemps). Je n’ai pas fini de tout analyser, car c’était très riche et les élèves ont vraiment bien travaillé. C’est à la mesure de l’investissement de Laura, d’ailleurs. Mais une remarque m’a frappée, fort.

Alors que la séance était bien avancée, Laura montre une représentation (en rectangle, en disque ou sur un objet du quotidien, je ne sais plus) d’un tiers.

Ca représente quelle fraction, ça ?
Tiers
Des tiers.
Des tiers ?
Bah ouais, un tiers quoi.
Et je l’écris comment, un tiers, ou un troisième ?
3 ?
C’est une fraction… Comment s’écrit une fraction ?
…
Et l’expérience s’est renouvelée : le partage qui se nomme “un tiers”, “trois quarts”, ok. Même “deux cinquièmes”, “quatre sixièmes”, pas de souci. Mais passer à l’écriture a/b où a et b sont des entiers (b non nul, je ne peux pas m’empêcher de le préciser), non. Là, ça bloque. La fraction existe dans son aspect haptique, avec une déclinaison verbale. Mais passer à 1/3, 3/4, non. Que le lexique soit irrégulier (demi, tiers, quart) ou pas ne change rien. Les élèves bloquent sur la barre de fraction qu’ils ne savent pas “dire” (alors que Laura leur a expliqué, mais le chemin est encore long), et ces deux nombres l’un au-dessous de l’autre ne prennent pas de sens.
C’était aussi impressionnant que passionnant.
Vivement la suite !


