Dernière affiche pour aujourd’hui : comment lire l’heure ?

L’affiche est interactive, puisque les enfants peuvent manipuler les aiguilles. On retrouve des éléments de découverte du monde, avec les drapeaux, la notion de fuseau horaire. Les références d’unités sont précisées, l’affiche simple, claire et modulable. Les tranches de 5 minutes figurent sur l’horloge de gauche, mais pas celle de droite : lorsqu’ils y seront prêts, les élèves ne liront plus que sur celle de droite, celle de gauche étant masquée par un cache. Mais on pourra toujours le soulever pour vérifier ou aider les élèves en difficulté.

Les trois éléments isolés :

Félicitation aux jeunes collègues pour ne pas avoir craqué face à un coloriage aussi fastidieux… mais en effet, la couleur est indispensable !

Bravo à tous mes étudiants pour ce beau boulot, réalisé en temps limité ! Je suis admirative devant leur travail, qui plus est réalisé avec gaité et énergie.

Là, c’est une affiche de profs pour des profs. Elle est absolument magnifique, avec un soin du détail, un amour du métier tellement évident que c’en est émouvant.

La consigne était de mitonner une affiche pour les élèves ou pour les enseignants. Celle-ci est la première à destination d’adultes, et c’est vraiment intéressant d’avoir un autre point de vue : le fait de s’adresser à se pairs change tout.

Des détails :

Cerise sur le gâteau, le mètre se déroule et mesure un mètre.

Tout est pensé et réalisé avec un grand soin et un plaisir de communiquer évident.

 

Un affichage de cycle 2 sur les polygones :

Tout est pensé :

• Les quadrilatères sont tous en papier blanc, comme le titre, contrairement aux polygones non quadrilatères et aux non polygones ;
• Pas de texte, pas de définition, mais des codages ;
• Polygones et quadrilatères sont écrits de façon à mettre en valeur l’étymologie des mots ;
• La vision ensembliste vise à insister sur l’idée de nature multiple des objets considérés.

Une affiche claire et tout emprunte de l’esprit mathématique de ses auteurs !

 

Alors là, je suis ébaubie. Un tel boulot réalisé en moins de deux heures, tant du point de vue de la conception que de la réalisation, c’est scotchant.

Les trois jeunes collègues qui ont produit cet affichage remarquable (pensé pour des élèves de cycle 2) ont voulu évoquer une multitude de conceptualisations et de représentations du nombre, mais sans surcharger l’affiche. Elles ont donc réalisé cet affichage très aéré et extraordinairement riche, avec le système de roue qui permet de fixer l’attention et la compréhension des enfants sur une entrée possible, mais qui montre aussi toute l’ouverture intellectuelle possible, si propre aux maths, et si souvent niée pourtant.

A noter aussi, comment une erreur de l’enseignant peut être mise en valeur pour la transformer en geste pédagogique, plutôt que de la glisser sous le tapis :

 

Les deux enseignantes qui ont élaboré cette affiche ont bossé non stop : un vrai travail de fourmi, avec le souci constant de ne pas vendre la mèche, de faire comprendre ce que signifie la multiplication, de rester claires, sans parasiter avec trop d’infos.

Le résultat est magnifique : une affiche claire, gaie, avec en fait des tas d’informations, mais à la demande, avec le système de post-it qu’on soulève.

C’est un affichage très bien pensé en terme cognitif, chargé de sens sans se fourvoyer dans trop d’automatisation, ce qui, vu l’objectif, aurait été prématuré.

Le but est de faire visualiser et comprendre aux élèves qu’un partage en deux parties d’un même objet peut donner des résultats très variés. “u.a.” se rapporte à “unité d’aire”.

Cet affichage a aussi pour force de rendre la manipulation possible : les élèves peuvent vraiment, grâce aux formes détachables, superposer, comparer.

Les deux jeunes enseignants qui l’ont travaillé ont remis en question leur travail à toutes les étapes, et ont produit un travail de réévaluation continue, complètement orientée vers les élèves, la classe, la pratique de l’enseignant. C’était très intéressant à observer.

Leur production me semble vraiment bien mettre en valeurs la différence entre grandeur et mesure.

Un groupe a travaillé sur l’histoire de la virgule, groupe qui a travaillé depuis le début de l’année sur le nombre décimal, et qui s’est trituré la cervelle pour comprendre d’où était sortie cette virgule. Voici ce que cela donne :

Cette affiche est vraiment l’aboutissement d’un travail très nourri. L’exemple même de l’expression simple et accessible d’une pensée complexe et très travaillée.

Quelques détails :

Cet affichage, en cycle 3, est composé initialement de la feuille qui pose la question et de l’institutionnalisation, en étape 4. ici, les trois autres étapes ont été reconstituées par les enseignants à partir d’une production que leurs élèves leur ont proposée. C’est un des exemples possibles, donc. Ces élèves ont choisi d’utiliser l’équerre pour tracer deux perpendiculaires à la droite initiale, ont mesuré la même longueur sur ces perpendiculaires, à partir de la droite initiale, ont marqué les points correspondants puis ont relié.

Nous avons discuté de la pertinence d’indiquer ou pas les codages (d’angles droits, de longueurs égales), mais nous sommes tombés d’accord que c’est une idée plus type collège, car elle engage vers la géométrie déductive, alors que là nous sommes en géométrie instrumentée. De plus, mes deux jeunes collègues ont avancé cet argument très convaincant : c’est une production élève, reproduisons-la fidèlement.