Je réutilise cette année le principe du journal des apprentissages pour deux élèves. Pour un c’est lancé, pour l’autre je commence demain.
Pour ces deux élèves, je me suis fixé des objectifs différents : pour l’un, il s’agit de travailler sa concentration en classe, pour l’autre de se trouver des repères en tant que collégien.
J’utilise de jolis petits cahiers, parce que c’est important, le support. C’est moi qui les donne aux élèves concernés, la première fois, lors d’un entretien individuel qui permet de rendre ça un peu solennel et de fixer les objectifs de façon explicite et claire.
Le principe est que je propose à l’élève concerné des incitations, et l’élève me répond à l’écrit. C’est une sorte de correspondance entre nous. Le contenu est “privé”, dans le sens où je ne le montre à personne d’autre. l’élève fait ce qu’il veut : il le fait lire ou pas autour de lui. Il peut aussi m’écrire ou me représenter ce qui lui semble important, ou poser des questions.
Chaque soir, élève le dépose à la loge, et je le récupère. Chaque matin, je le dépose à la loge après avoir répondu et proposé de nouvelles incitations, et l’élève le reprend en arrivant. Comme le dit Caroline Scheppers, “il s’agit résolument d’une écriture à quatre mains”.
Ici, un autre article sur mes cahiers l’année dernière. Les effets avaient été vraiment positifs sur deux élèves, mais le troisième avait lâché assez vite.
Quelques apports sur le journal des apprentissages :
“Dans cette perspective, le langage ne concrétise pas seulement la pensée, en l’occurrence la pensée sur les apprentissages scolaires, mais il la fait advenir tout entière. Le diariste écrit dès lors à propos de ses apprentissages pour conceptualiser, définir, expliquer, lister, s’interroger, interpeler, discuter, faire le point, comparer, verbaliser son processus d’acquisition des compétences… Par ailleurs, nous (les enseignantes, les futurs instituteurs et moi-même) tâchons d’inscrire le projet dans la zone proximale de développement de chaque élève.”
- Écrire le journal de ses apprentissages. In J.-C. Chabanne et D. Bucheton (éds.), Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire. L’oral et l’écrit réflexifs (pp.129-149). Paris : PUF, de Jacques Crinon :
“Le dispositif est donc simple, austère même. Ses effets n’en sont pas moins notables, lorsque les enseignants qui l’adoptent ont la patience de l’inscrire dans un temps long. Pendant plusieurs jours, plusieurs semaines parfois, les textes obtenus déçoivent. Des listes d’activités, des emplois du temps presque. Besoin de structurer le temps scolaire en égrenant les tâches et en les catégorisant au sein de disciplines scolaires. Repérer ce qui attache ensemble des activités, des savoirs, des discours dans des logiques de disciplines ne va pas de soi.C’est sans doute un des enjeux de ces premiers écrits apparemment bien modestes, enjeu plus visible dans les discussions du matin auxquelles donnent lieu les écrits.”