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Pavages et transformations : un de plus !

Sur le blog Un de plus ! , l’auteur, une collègue pleine d’énergie et hyper réflexive, propose une activité de pavages s’inspirant de M.C. Escher. Elle propose en téléchargement des productions sur les transformations, ses activités de pavage et des propositions de trace écrite. Je ne mets pas ces documents en lien ici, de sorte que ceux d’entre vous que cela intéresse aillent sur son site. C’est .

Cela m’a donné envie de commencer par ça en club maths, l’année prochaine. Je vais changer de salle, avoir plus de place et pouvoir créer des pôles d’activité pendant le club. Je vais aussi avoir une robuste et grande table pour les bricolages. Et en plus le prof de techno va être à côté, et ça c’est chouette… Bref, je commencerais bien par une activité de ce type, à tous les niveaux, en attaquant comme Un de plus, par l’étude des transformations dans les pavages d’Escher. Travailler les symétries, rotations, translations, mais aussi des compositions de transformations, ce serait bien chouette. Je voudrais vraiment mathématiser et aller assez loin, de façon explicitement formalisée. Modéliser, quoi.

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Je vais cogiter ça. Je travaille déjà Escher sur les représentations de solides, nous avions réalisé des pavages. Mais je voudrais aller plus loin dans les maths. Merci à cette collègue de son partage !

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Ca, c’était au début. Depuis il y en a plus !
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« C’est en scientifiquant qu’on devient scientifique »

Dans le train, ma voisine d’en face arbore un autocollant “aux sciences citoyens “. Je ne connaissais pas l’association “les petits débrouillards” et je n’en ai vu qu’un bref aperçu pour le moment (quelqu’un ici connaît?) mais j’aime beaucoup leurs slogans et leurs affiches :

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Les ENT, dépassés ?

Le Café Pédagogique rapporte sa lecture d’un rapport de la Cour des comptes sur le plan numérique, jugé accablant. Différents points sont évoqués : le “pilotage désastreux”, y compris financier, le mélange des rôles entre opérateurs et ministère, le plan tablettes, les accroissements des inégalités sociales, la surestimation du rôle du numérique dans la réussite à l’école… Un autre point, crucial pour les enseignants, est abordé : les ENT, jugés dépassés.

La Cour souligne les “résultats décevants des ENT” qui n’ont pas réussi à devenir les supports d’usages pédagogiques comme on l’avait imaginé. ” Entre 7 et 8 enseignants sur 10 déclarent ne jamais utiliser les ressources ou les services de l’ENT pour préparer leurs cours, personnaliser l’accompagnement des élèves, produire des contenus pédagogiques avec les autres enseignants ou encore faire collaborer les élèves entre eux”, note le rapport. Les enseignants préfèrent d’autres outils pour collaborer. Pour la Cour il est clair que les ENT sont dépassés. ” L’efficacité des espaces numériques de travail (ENT) en termes de sécurité et d’usages s’avérant décevante, leur pérennité, dans un environnement technologique qui a beaucoup évolué depuis leur création mérite aujourd’hui d’être réinterrogée”.

La Cour est très inquiète de la domination d’entreprises privées en ce qui concerne les notes des élèves. ” Dans presque tous les établissements du 2nd degré, la confection des emplois du temps repose désormais sur un unique logiciel externe qui expose potentiellement toute l’institution à un risque de vulnérabilité”, note le rapport. ” La DINSIC (Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat)  partage le constat d’une quasi-dépendance du ministère de l’Éducation nationale s’agissant des logiciels de gestion de la vie scolaire. Cette situation doit, selon cette direction, conduire à interroger « des choix technologiques profonds au ministère de l’Éducation nationale ». En clair, la Cour recommande d’interdire ou de racheter Pronote.

Je suppose que ce rapport n’aura aucune incidence, mais au moins sur les ENT, ça défoule.

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La médiane, le retour

J’avais parlé ici d’un souci avec la médiane dans un sujet de DNB récent, ce qui m’avait amenée à réfléchir à la définition de la médiane. Aujorud’hui, un ami m’a signalé que ma définition ne tient pas le route non plus : je voulais utiliser la définition du Maths Monde.

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Olivier m’écrit à juste titre :

Pour une série comme 8 ; 10 ; 10, la médiane est 10, mais il n’y a pas autant de valeurs supérieures ou égales à la médiane (deux) que de valeurs inférieures ou égales à la médiane (trois).

C’est très vrai, ça.

Il m’a aussi fait remarquer que le Myriade donne une définition qui m’a échappée, quelques pages avant celle que j’ai retenue :

 Une médiane d’une série de données est une valeur telle qu’il y a :

  • au moins la moitié des valeurs inférieures ou égales à cette médiane ;
  • au moins la moitié des valeurs supérieures ou égales à cette médiane. 

En discutant ce matin avec lui, j’étais arrivée à choisir une définition qui s’exprime par un “au moins”. Celle-ci me plaît dans ce cas, d’autant qu’elle définit UNE médiane. Mais Olivier a nuancé ma satisfaction : si la définition parle bien de « une médiane », l’exemple en dessous et tous les exercices, il est question de la médiane.

Flûte.

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Décrochage professionnel

Sur Slate, Thomas Messias, professeur de mathématiques, a écrit sa fatigue et ce qui l’amène à baisser les bras sur une partie de sa fonction. Son article est clair et juste, et j’espère qu’il amènera nos cadres à s’interroger : notre métier est en danger. Que des collègues investis et tournés vers la réussite des élèves se découragent n’est pas plus acceptable que le décrochage de nos élèves.

Thomas Messias est prof de maths, mais aussi journaliste freelance. En 2015, il a publié un essai, Le Nouveau Cinéma argentin, aux éditions Playlist Society. Je ne le connaissais pas, mais je le lirai dorénavant, d’autant que j’ai vu beaucoup de titres “féministes” que je suis curieuse d’explorer.

Il décrit son découragement à endosser le rôle de professeur principal.

Tenter de leur offrir un suivi plus personnalisé, essayer d’influer positivement sur la dynamique de la classe, travailler ensemble sur leurs droits et devoirs, tout cela me semblait important et potentiellement passionnant.

Je savais que ce statut de prof principal ne serait pas de tout repos. Il allait falloir suivre les résultats des élèves, rester aux aguets face aux éventuelles baisses de moral ou de motivation, prendre des rendez-vous (une fois, deux fois, dix fois) avec certains parents pour parler discipline, orientation ou bien-être en milieu scolaire.

Plusieurs fois, Thomas Messias a envie de ne plus se proposer comme professeur principal. Mais il est tenace :

Si je ne l’ai pas fait, c’est parce que j’ai aussi réalisé ce qu’un travail de prof principal correctement mené pouvait apporter aux élèves: du cadrage, de la confiance, le sentiment de venir au lycée pour de bonnes raisons et pas juste parce que la scolarité est obligatoire.

Pour Thomas Messias, l’arrivée de Jean-Michel Blanquer change beaucoup de choses :

  • A force de nous faire vivre réforme sur réforme, ajustement sur ajustement, les enseignants se perdent :

Les informations nous sont parvenues au compte-gouttes, et que je n’ai jamais autant répondu «je ne sais pas» que cette année.

  • Thomas Messias fait partie des (nombreux) enseignants qui sont dubitatifs (le mot est faible) devant la réforme du lycée, quant aux plus-values pour les élèves.
  • Il regrette aussi les conséquences du déploiement de la réforme, en établissement : “guéguerres internes”, “pressions”, “lobbying”, j’imagine bien l’ambiance. Pour avoir entendu beaucoup de collègues en discuter, ce sentiments est largement partagé sur le territoire.

Alors Thomas Messias renonce, et culpabilise. Alors il rationalise, pour rendre tout ça acceptable :

J’ai déjà passé plus de temps que nécessaire à écoper et qu’il est vraiment temps que je pense un tout petit peu à ma santé physique et mentale. L’an prochain, je serai juste un prof de maths, et puis c’est marre.

Je dois dire que je comprends son sentiment. Parfois moi aussi, je me demande si je ne vais pas raccrocher telle ou telle composante de mon activité professionnelle. Trop souvent il faut tellement se battre, pour que des dispositifs efficaces ne disparaissent pas dans une pure logique comptable, pour être payés du travail fait (dans quelle entreprise attend-on plus d’un an des remboursements ?), pour constituer des dossiers administratifs totalement ubuesques, pour être pris en compte en tant qu’individu, que personne, et pas uniquement comme outil de travail. Nous donnons tant de nous, et parfois il y a si peu d’humanité dans cette gigantesque machine. Tant que nous restons dans un niveau où de vraies relations humaines existent, tout va bien. Mais il y a un autre niveau, un niveau digne de films futuristes déprimants. Et ce niveau-là donne envie de le fuir.

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Revenons à la médiane.

Je reviens à mon histoire de médiane. Je rappelle le problème : dans la question reproduite ci-dessous du sujet de mathématiques de DNB des centres étrangers, on demande LA médiane d’une petite série statistique. Or selon la définition choisie, deux réponse peuvent convenir.

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Comme je donne aux élèvesune définition procédurale (la valeur centrale d’une série ordonnée si son effectif est impair, la moyenne des deux valeurs centrales d’une série ordonnée si son effectif est pair) et que je considère comme une conséquence qu’au moins 50% des valeurs de la série lui sont inférieures, et pareil pour supérieures, je n’avais pas de souci en corrigeant l’exercice. Mais une collègue m’a fait remarquer qu’avec sa définition, à savoir qu’une médiane d’une série statistique est UNE valeur qui partage la série en deux sous-séries qui contiennent chacune au moins 50% des valeurs, la médiane n’est pas unique, et dans ce cas précis 5,5 et 6 conviennent. On aurait aussi pu proposer n’importe quelle valeur entre 5 et 6.

Voilà qui pose deux problèmes, à deux niveaux différents : comment sera corrigée cette question, et y a-t-il consensus sur un sens, sinon une définition, de la médiane ?

Sur Euler, on trouve ceci :

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J’ai ouvert mes manuels, en me limitant aux manuels cycle. Voici ce que j’y ai trouvé :

Dans le Delta :

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La définition ne pose pas de problème puisqu’elle annonce “une” valeur. Nous sommes donc dans un cas apparemment assumé de non unicité de la médiane. Les exemples sont cohérents : dans le premier cas, seule la valeur 15 convient selon la définition. Pour l’exemple 2, la définition est aussi respectée  il n’y a pas unicité et l’algorithme est donné comme une méthode que l’élève peut automatiser.

Dans le Maths Monde :

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La définition est équivalente, donnée en effectif plutôt qu’en fréquence. C’est bien UN nombre qui… Et les exemples sont traitées de façon cohérente, avec la précision encore plus explicite que dans le Delta : tu as le choix, mais voilà comment tu peux faire si tu veux automatiser. L’importance d’ordonner pour y voir plus clair est évoquée, sans lui donner un caractère indispensable.

Dans le Livre scolaire :

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La définition est plus algorithmique : on part d’une série dans l’ordre croissant et on n’évoque pas la comparaison des valeurs de la série à la médiane. C’est une définition assez visuelle, mais moins basée sur la compréhension.

Dans le Kiwi :

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Ici, on a fait finalement le choix de la définition algorithmique. Mais on part de la médiane qui est UN nombre pour définir LA médiane. On glisse ce qui picote sous le tapis, là. C’est le problème avec la définition algorithmique, en fait.

Dans le Dimensions :

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Le choix du Dimensions est celui du Livre scolaire, mais le développement de l’exemple 2  explicite la non-unicité clairement. Et il ajoute la reformulation qui donne plus de sens, en comparant les valeurs à la médiane choisie.

Dans le Transmaths :

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Cette fois, la définition propose de comparer les valeurs de la série à la médiane, et précise inutilement qu’il faut ordonner les valeurs de la série dans l’ordre croissant. Comme dans le Kiwi, l’exemple 2 impose une méthode sans donner de choix. L’exemple rend la médiane unique.

Dans le Myriade :

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Comme dans le précédent manuel, imposer de commencer à ordonner n’est pas utile au vu de la définition donnée. En revanche le personnage développe la non-unicité de la médiane d’une série d’effectif pair.

Au final, je vais changer de définition. Pourtant hier encore je pensas qu’elle était la plus pratique. Pratique je ne sais pas mais signifiante, non. Je préfère la version de Maths Monde, pour le coup : elle es courte et les remarques qui l’enrichissent sont à leur juste place, je trouve.

Sur le site de l’académie de Strasbourg, on trouve un intéressant document d’Etienne Meyer qui aborde explicitement la question. Dans les programmes actuels, on ne trouve aucune définition relative à la médiane :

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Etienne Meyer avait décortiqué les anciens programmes de troisième et de seconde pour éclaircir les choses.

définitions algorithmiques des quantiles et de la médiane

On peut prévoir des difficultés de compréhension chez les élèves de la définition des quantiles en raison de la structure de la phrase française « le plus petit élément q des valeurs des termes de la série  tel qu’au moins  25% des données soient inférieures ou égales à q ». L’ordre d’énonciation dans la langue française n’est pas congruent avec  l’ordre des opérations successives qu’il faut effectuer pour trouver la valeur du quartile .

Pour les élèves il est peut-être préférable de donner des définitions algorithmiques des quantiles. La définition donne ainsi le moyen de calculer le quantile correspondant.

Il écrit aussi :

Si vous êtes amenés à corriger un exercice dans lequel un calcul de quantiles est demandé, acceptez toute réponse conforme à la notion de quantile

Si vous composez vous même un énoncé, évitez si possible de poser brutalement la question : «quelle est la médiane ? » ou « quel est le premier décile ?», mais demandez le calcul d’une valeur répondant à une propriété explicitement formulée dans le contexte de l’exercice.

Il conseille la définition que j’utilisais et que j’ai décidé de ne plus utiliser comme définition, parce qu’elle est univoque.

Il n’empêche qu’il y a un souci et que cette question de DNB le met clairement en évidence. Les deux réponses 5,5 et 6 sont acceptables. Ou alors il faut imposer la définition algorithmique.

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x, illustre inconnue

Je ne sais pas trop où j’ai trouvé un chemin vers cette vidéo. Elle propose une explication à la question : pourquoi x et pas un autre signe en mathématiques ?

Ici, j’ai aussi lu que c’est Descartes qui  a introduit x à la place de xay, au XVIIe siècle. , on trouve une explication audio, avec quelques éléments complémentaires.

Je ne me souvenais pas de tout ceci, même si j’ai dû le rencontrer. Je vais cette fois le fixer en mémoire pour le raconter à mes élèves. C’est une petite histoire qui inscrit bien les maths dans l’espace et le temps.