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L’uniforme à l’école : tout est dans la tête

Claude Lelièvre a été interviewé par le Café pédagogique dans un article publié aujourd’hui, 11 septembre 2023, sur l’uniforme. Les questions vestimentaires sont en effet omniprésentes en cette rentrée, occasion de consolider une ratatouille populiste tout en tenant de se donner la possibilité d’esquiver des sujets bien plus importants. Par exemple, une enquête réalisée dans 500 établissements par le SNES indique qu’il manque en moyenne au moins un enseignant dans 48% des collèges et lycées de métropole.

Revenons à ce fameux uniforme et aux chimères qui lui sont attachées. Dans l’interview du Café, Claude Lelièvre rappelle qu’il n’y a jamais eu d’uniforme à l’école primaire. Il y a eu des blouses, pour se protéger des tâches d’encre, mais elles étaient variées et utilitaires, dépourvues de “message républicain”. Il y a eu des uniformes, dans certains établissements privés et dans des établissements publics chics. Ils étaient choisis par l’établissement et visaient avant tout à revendiquer son appartenance à cet établissement. A s’en vanter, même. Il n’y a pas non plus d’idée républicaine là-dedans, ni d’idéal d’égalité…

La seule période où il y a eu un uniforme identique porté par des élèves de l’enseignement secondaire dans un ensemble d’établissements publics est celle du Premier Empire, dans les lycées qui avaient été créés en 1802 par Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul. A noter que seuls les internes étaient concernés, mais pas les externes…

Claude Lelièvre

Et pourtant, on nous parle de “retour” à l’uniforme, de façon régulière et récurrente, au mépris de la réalité historique. L’uniforme gommerait les différences sociales, religieuses ou ethniques. Pourquoi gommer les différences ethniques, je l’ignore d’ailleurs. Et puis c’est faux : les différences sociales ou éthiques ne seraient pas gommées. Quant aux signes d’appartenances religieuses, déguisés en écoliers interchangeables ou pas, nos élèves peuvent toujours les afficher. Claude Lelièvre qualifie tout ceci de supercherie, et c’est même un trop joli mot pour ce qui se passe, qui est bien plus vulgaire.

C’est croire in fine que ce que l’on porte sur soi ou sur la tête l’emporte sur les enseignements, sur ce que l’on peut avoir en tête.

Claude Lelièvre

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