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Séquence Grenade : sixième

J’ai réfléchi entre les cours à ce que je voudrais faire sur Grenade avec mes élèves de sixième. Je compte me lancer mercredi, car je les ai deux heures d’affilée. Je pourrai ainsi changer de thème d’une heure à l’autre.

Pour rappel, car j’ai eu des questions suite au précédent article, une attaque nocturne est, dans notre système maths et jeux de rôles, une activité qui permet d’introduire un thème d’étude, de façon non anticipée. L’attaque nocturne vient contrarier notre progression, l’interrompt, et nous la réglons avant de poursuivre notre chemin. Parfois cela vient de moi, comme ici, mais plus souvent ce sont des questions ou des problèmes (comme le chewing-gum de Clara) qui les amènent à la classe. Une bonne attaque nocturne rapporte des XP à l’élève qui la propose, car il a su identifier dans son environnement un contenu en lien avec les maths et il participe à la vie de la classe.

Voici ce que j’ai imaginé pour le moment, et je suis preneuse de toutes les idées, critiques et remarques. Vous allez voir, il n’y a absolument rien d’original là-dedans ; je surfe juste sur ma vague Grenade, et je vais l’exploiter comme fil directeur dans l’année. Et puis de cette façon nous abordons les pavages et les frises. Et de toute façon, une attaque nocturne doit se traiter de façon spontanée. Les années suivantes cela peut donner lieu à un contenu plus développé, lorsque cela en vaut la peine. Par exemple nous nous référerons au chewing-gum de Clara, plus tard, comme réactivation.

 

Séquence Grenade

Première partie : mémorisation

C’est la première activité explicite sur le geste d’attention et la mémorisation dans l’année. Les élèves sont prévenus a priori de l’objectif et du fait qu’ils vont devoir restituer des éléments que je vais leur transmettre.

 Je projette à mes élèves la carte de l’Espagne et je leur montre où est Grenade, en leur disant «Grenade est une ville située au sud de l’Espagne ». Je nomme l’Andalousie.

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J’annonce que nous allons travailler sur un palais appelé l’Alhambra. J’insiste sur l’orthographe du mot, avec le « h » entre le « l » et le « a ».

 Je lis le texte suivant :

 L’Alhambra de Grenade est un des monuments majeurs de l’architecture islamique, témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe siècle au XVe siècle. Le nom féminin Alhambra provient de l’arabe, Qalat al Hamra c’est-à-dire « le château rouge » en raison de la couleur que prennent les murs du monument au coucher du soleil.

L’Alhambra est un ensemble fortifié de bâtiments situés sur une colline de Grenade. L’origine de l’Alhambra remonte à 1238 avec l’entrée à Grenade du premier souverain nasride, Mohammed ben Nazar. Chaque souverain reprenait le palais de son prédécesseur et en édifiait de nouvelles parties.

Je demande aux élèves s’ils ont des questions et je projette les trois photos de l’Alhambra.

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Je commente rapidement les photos, puis je leur distribue la fiche de restitution.

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Une fois que les élèves ont répondu, nous restituons ensemble et j’appelle à réfléchir à ce qu’ils ont retenu, et pourquoi. J’en interroge plusieurs pour fixer la mémorisation des réponses. Nous évoquons divers schémas possibles de mémorisation.

J’avertis les élèves que je les réinterrogerai ; je les encourage à parler de ce dont ils se souviennent à la maison ou entre eux. Le but est de leur montrer qu’ils sont capables de mémoriser, mais qu’on ne mémorise durablement que ce qui prend sens et qui est réactivé de façon pertinente.

 

Deuxième partie : réactivation de la symétrie axiale et institutionnalisation 

Je présente au tableau les 24 pavages que j’ai plastifiés, tenus par des aimants. Je demande aux élèves de les observer. Je leur demande s’ils en voient qui sont « symétriques », et je les laisse réfléchir.

J’envoie au tableau un élève qui met à part les pavages « non symétriques ». À partir de sa proposition, je demande une proposition de définition de « symétrique ». J’ai comme objectifs :

  • D’entendre « symétrie axiale » ou « axe ». il faudra sans doute plusieurs étapes avant d’y parvenir ;
  • D’entendre « plier », superposition », tout ce qui fait référence aux acquis de l’école ;
  • De voir la question des couleurs apparaître.

J’envoie au tableau des élèves qui tracent sur les pavages plastifiés des axes dont ils pensent que ce sont des axes de symétrie. Nous devons arriver à avoir identifié des figures avec un, deux, plus de deux axes de symétrie.

Je demande aux élèves une formulation qui ne comporte pas les idées de pli et de superposition. Je veux faire émerger progressivement la notion de médiatrice, il faut donc que les mots « milieu » et « perpendiculaire » émergent. Les élèves peuvent venir tracer ce qu’ils veulent sur les motifs. Je veux aussi que la conservation des mesures soit évoquée.

 À l’issue de ce débat, plusieurs élèves reformulent. Je leur demande de prendre une feuille de brouillon et, par binôme, d’y noter une définition de ce que sont deux points symétriques par rapport à un axe. Je ramasse ces feuilles, qui me serviront pour l’institutionnalisation.

 

Troisième partie : construction et symétrie

Étape 1

Je distribue un des pavages par binôme. J’utilise la nature de la figure et le nombre d’axes de symétrie comme variable didactique. Je distribue aussi les feuilles de construction. Chaque binôme doit d’abord construire le motif, sans couleurs. Pour cela, les deux membres du binôme discutent de la marche à suivre, puis le réalisent tous les deux. Ils ne passeront à l’étape suivante que lorsque j’aurai validé les deux constructions.

Étape 2

Une fois les deux constructions validées, les deux élèves du binôme doivent mettre leur motif en couleur, de sorte qu’ils utilisent une symétrie axiale différente l’une de l’autre. La fantaisie et l’originalité sont encouragées : faut que ça pète, et leurs productions renouvelleront notre déco de classe. Une fois débutée en classe, cette partie peut être poursuivie à la maison.

  

Quatrième partie : institutionnalisation

Étape 1

Réactivation des éléments culturels liés à l’Alhambra

Étape 2

Projection de propositions de trace écrite et débat pour décider ce que nous gardons de façon définitive dans le cahier de leçon ; nous l’écrivons alors, en illustrant selon les propositions des élèves.

 

Cinquième partie : consolidation

Exercices réguliers, des questions flash aux exercices de construction.

Bon, il me reste à plastifier mes reproductions, ce que je vais faire tout en préparant le dîner. J’ai une idée de suite d’activité pour les sixièmes, mais avant cela demain je dois réfléchir très vite à mon activité de cinquième. J’ai une trame, mais ce n’est pas abouti. Mais comme je vais à Dieppe demain matin pour animer une formation, j’irai le temps du trajet pour réfléchir tranquillement.

Suite demain, donc.