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Retour en classe

Alors ce matin, les élèves étaient plutôt comme ça…

… ou comme ça…

… sauf un qui était comme ça :

Et moi, j’étais plutôt dans cette humeur :

Bon, au final, on a fait ça :

Et de mon point de vue, la journée était comme ça :

Allez, déconnexion. On récupère pour repartir à fond demain.

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Regards sur l’enseignement des mathématiques tout partout

Je vous avais annoncé une recension du numéro 93 de la revue internationale d’éducation de Sèvres, sur l’enseignement des mathématiques, sorti en octobre 2023. Ce dossier a été coordonné par Jean-François Chesné, coordinateur exécutif du Centre national d’étude des systèmes scolaires et Johan Yebbou, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche. J’ai trouvé cette lecture vraiment très intéressante. Peut-être ma recension vous donnera-t-elle envie de la lire ?

Il est en ligne ici sur le site des Cahiers pédagogiques.

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Rupture

Un article du Monde publié hier, le 7 janvier 2024, m’a interpellée. Mise de travers, en fait, pour être plus exacte. Il est intitulé :

Je vous résume le propos et les idées de monsieur Attal au sujet du DNB, au cas où vous n’auriez pas suivi les épisodes précédents. Pour vous mettre dans l’ambiance, imaginez que nous sommes revenus… Ah non, pardon, imaginez un monde qui n’a encore jamais existé, mais qu’on appelle le “c’était-mieux-avant”. Ça y est, vous le tenez, ce fantasme à l’odeur de naphtaline ? Attention, n’en abusez pas : on constate une addiction de la part d’une grande partie de la population.

Le DNB (le diplôme nationale du brevet) ne sert pas à grand chose, c’est un fait. A mon sens, ce qui est signifiant, c’est de ne pas l’obtenir : cela montre un niveau scolaire très faible. Selon le ministre, cette vacuité du DNB est due à la « dévalorisation des notes » et à un « affaissement du niveau d’exigence ». Je ne suis pas d’accord. L’évaluation chiffrée à la française est une évaluation qui classe, qui trie, qui donne satisfaction aux élèves “performants”, et qui décourage, stresse et empêche d’apprendre beaucoup d’autres. Même certains élèves du haut du classement, d’ailleurs. Apprendre pour savoir est quand même bien plus beau qu’apprendre pour une bonne note.

« Un examen qui a du sens, c’est un examen qui a des conséquences », dit monsieur Attal. Et là, bim, nous y voilà : il nous assène que celui ne réussit pas doit être puni. L’école elle-même doit sans doute être une structure punitive, dans son esprit. Pourtant, apprendre c’est émanciper, rendre libre, permettre d’être mieux au monde, se construire en toute réflexivité. Evidemment il faut un cadre de règles de vivre ensemble, et des sanctions formatives qui vont avec. Evidemment il faut évaluer, pour comprendre où en sont nos élèves et les aider à progresser. Il faut aussi évaluer pour pouvoir proposer une poursuite d’étude adaptée, qui mettre en réussite. Nous savons tout cela. la recherche s’est abondamment penchée sur le sujet. Mais par conviction et/ou pour des raisons électoralistes, monsieur Attal prend une direction radicalement différente, qui nous emmènera encore plus dans le mur que nous ne sommes déjà.

Car j’ai bien conscience qu’il faut changer des choses, ne vous y trompez pas.

Monsieur Attal dit : « Quand on échoue au brevet, ça veut dire qu’on n’a pas le niveau pour entrer au lycée ». Alors non. Je suis enseignante. J’ai enseigné pendant plus de 10 ans dans un lycée de zone sensible, en ECLAIR. Des élèves qui n’avaient pas obtenu les DNB, nous en accueillions. Et la majorité de ces élèves, trois ans plus tard, avaient obtenu le bac. Alors non, ce que dit là notre ministre n’est pas vrai. Certes, nous avions un projet pédagogique, des équipes volontaires et en communication permanente, des moyens (oui oui, des moyens) pour aider les élèves concernés. Mais ils constituent des contre-exemples ; la proposition est donc fausse. Les raisons de la non obtention du DNB de nos élèves étaient variés : un manque de confiance en l’école, un accès limité à la langue française, des difficulté personnelles, et parfois nous n’avons pas compris.

Le ministre a choisi de conforter l’idée que si trop de monde réussit, c’est qu’on a bradé le niveau et qu’il n’y a plus d’exigence. Il s’inscrit dans cette culture française du concours : alors qu’il est logique de réussir un examen et d’y mener tout le monde, il est normal d’échouer au concours, réservé à une minorité de meilleurs. »

Alain Boissinot, président du conseil supérieur des programmes en 2013-2014

On est à fond dans l’inéquité, en plus, histoire d’aggraver les écart dont nous sommes déjà les champions : en réseau d’éducation prioritaire (REP) et en REP+, le DNB est moins obtenu. Les classes de “remise à niveau” seront donc plus nombreuses dans les zones défavorisées du territoire, et les riches, qu’ils se rassurent, ne les verront que peu. Une chose est sûre : on va mener des cohortes de jeunes au décrochage scolaire.

Vous l’aurez compris, je suis en colère, mais surtout très inquiète. L’école est pour tous et toutes, comme une chance, un levier, un espoir.