Activité rigolote · Culture mathématique · Expo de maths · Ici et ailleurs · Je suis fan · Maths et arts · Partager les maths · Représenter

Mathématiques et arts, quel duo !

Aujourd’hui, j’ai arpenté Munich, après mon intervention au lycée français. Pour clore ma journée, je suis allée à la Pinakothek der Moderne, un musée d’arts contemporains qui m’a beaucoup plu. C’est renversant comme l’art, moderne ou pas d’ailleurs, utilise les mathématiques. Cela se voit plus directement sans doute dans l’art moderne, cependant. J’aime beaucoup les émanations naturelles de mathématiques, lorsqu’elles sont utilisées sans que l’auteur(e) n’ait besoin d’en parler. Voyez plutôt :

Mention spéciale au 1 constitué de 1, au 7 constitué de 7 et au 4 constitué de représentations de cylindres très bizarres :

Et mention encore plus spéciale pour l’hommage (explicite) au carré :

J’ai beaucoup aimé l’ascenseur à oeuvres avec des maths dedans, aussi :

Apprendre · Chez les chercheurs · Chez les collègues · Education · Enseignement · L'éducnat · Lire · Tous ensemble !

des anamorphoses à Munich

Me voilà de passage à Munich pour y apporter de belles anamorphoses, entre autres. Après avoir flâné hier, profite du soleil dans le jardin anglais, je prends des forces en dégustant une saine lecture : le dernier numéro que j’ai commandé des Cahiers Pédagogiques, intitulé « Peut-on inclure sans exclure ? » Vaste question franchement posée.

Je vous raconterai la lecture. Mais si le sujet vous intéresse (comment pourrait-il en être autrement ?) je vous encourage à commander ce numéro (et plein d’autres), ce qui vous permettra, en plus d’apporter des éléments à votre réflexion, de soutenir les Cahiers Pédagogiques.

Actualité · Disparition · Lire

Paul Auster, 1947-2024

Paul Auster est mort hier. Il est sans doute l’auteur qui a le plus compté dans ma vie de lectrice. Je l’ai découvert lors des mes épreuves orales de CAPES. Je passais tôt le matin, à Sceaux. J’étais donc arrivée la veille. Il fallait attendre. Or le CAPES était pour moi un événement considérable, une prote que je voulais très fort passer. A l’hôtel, j’ai allumé la télévision. Là, il y avait Canal+, et sur Canal+, The music of chance passait, dans son adaptation filmée. J’avais été happée par l’histoire. Lorsque le générique avait défilé, j’vais lu le nom de Paul Auster, que j’ignorais.

En revenant à Rouen, je me suis acheté aussitôt le roman La musique du hasard. Et, dès la dernière page lue, tous les autres. J’ai lu Paul Auster sans discontinuer pendant longtemps. J’ai lu son oeuvre en français, j’ai lu mes préférés en anglais. Je suis restée fidèle, mais j’ai décroché dans ma passion avec Tombouctou. Son approche de la solitude et même de la déréliction m’ont longtemps parlé. Son écriture précise, limpide, me touche.

Cela dit, je vais aujourd’hui prendre l’avion pour intervenir demain au lycée français de Munich, et c’est le dernier Paul Auster que j’ai glissé dans mon sac. Il n’y en aura plus d’autres.

La première page de La musique du hasard, de Paul Auster
Apprendre · Je suis fan · Lire

Eliminer les girafes, la sélection naturelle ? Non mais ça va pas bien ho hé !?

J’ai lu cet article du Monde, ce matin :

Je suis proprement scandalisée. La girafe est mon animal favori. Je ne sais pas si c’est parce que je dépassais sur toutes les photos de classe lorsque j’étais enfant, ou parce que ces taches c’est quand même superbe, ou grâce à ce regard si doux… Mais j’adore les girafes. Hé bien figurez-vous que Daniel Milo, auteur d’un ouvrage intitulé La Survie des médiocres, chez Gallimard, explique que la girafe est terriblement mal fichue. Non mais je rêve… Sous prétexte qu’elle ne peut pas plier ses jambes et que le girafon entame son existence par une chute de deux mètres de haut, voilà que la girafe aurait dû être rayée du monde.

Si un ingénieur avait conçu l’accouchement de la girafe, il aurait été viré. C’est tellement nul qu’il n’y a pas d’explication rationnelle.

Daniel Milo

Daniel Milo développe une théorie : contrairement aux idées reçues, la nature ne sélectionne pas les meilleurs ; on peut tout à fait survivre en étant moyen, médiocre, voire pas bon du tout. Alors oui, je suis d’accord, et encore heureux d’ailleurs. Mais j’ai une autre théorie : la girafe est une championne de la résilience sereine, tout là-haut dans son monde à elle. Elle peut protéger les terriens, en alertant des menaces lointaines, car elle n’est pas non plus méprisante ou hautaine. Elle est juste en altitude. L’agitation est loin en bas, et je suis sûre que si elle pouvait, la girafe ferait encore pousser un peu plus son cou.

Additif de 13h58 : un de nos enfants me faite remarquer que la conception de monsieur Milo est très compétitive : la girafe accède à de la nourriture que personne d’autre ne va manger. Elle n’empiète sur le territoire alimentaire de personne. Ca me plait bien aussi, cet aspect non compétitif de la girafe.

A l'attaque ! · Actualité · BRAVO!!! · Chez les collègues · Décrochage · L'éducnat · scandale · Tous ensemble !

Soutenir les collègues du 93

Nos collègues de Seine Saint Denis mènent depuis des semaines un mouvement de contestation inédit, en réaction à des conditions de travail inédites elles aussi, à un abandon de l’état pour tous ces jeunes. On est aux antipodes de Stanislas, qui continue son chemin dans un silence feutré et complaisant. En Seine Saint Denis, la situation est inacceptable.

Pour aider tous ces courageux collègues, une caisse de grève a été lancée. Elle a dépassé 100 000€, et c’est très bien. Mais les collègues ont besoin de davantage pour faire face au mépris du gouvernement le temps qu’il faudra. Il faut les aider. 100 000€, ce n’est pas encore assez.

Pour donner raison à Emilie plus encore, c’est :

Le lien vers la cagnotte

Apprendre · BRAVO!!! · C'est bien pratique · Chez les collègues · Enseignement · Formation · Je suis fan · Merci les copains · Ouaaaaaaaaaaaaah !!! · Tous ensemble !

L’inclusive, mais quelle pépite !

Je révise. Pas seulement, hein, je fais aussi des tas d’autres trucs maintenant que je suis parée pour le jour du CAPPEI. Mais bon, quand même, je révise. Alors je fouille, je farfouille, pour trouver des présentations que mon cerveau imprime durablement, des reformulations, des simplifications ou des développements. Et, joie, je retombe sur l’Inclusive, avec du Stéphane Clerc et du Edith Marcel dedans. Des fiches simples, claires, avec un thème bien défini…

Voici un exemple : comment adapter efficacement un texte pour qu’il soit plus accessible à une majorité d’élèves ?

Merci Stéphane !

A l'attaque ! · Actualité · Apprendre · Chez les chercheurs · Evaluer · Ici et ailleurs · L'éducnat · Lire

Lâchez-nous le niveau !

Pour écrire un article pour Au fil de maths, la publication de l’APMEP, j’ai travaillé sur le système britannique qui promeut les groupes de niveaux. Et je suis tombée sur cet article :

Ainsi, en Grande Bretagne, la recherche revient sur l’efficacité des groupes de niveaux, et montre ses inconvénients. Extraits choisis :

Becky Francis, directrice générale de l’EEF, déclare que “lorsqu’il s’agit de l’établissement et de l’orientation, les preuves ne sont peut-être pas concluantes, mais elles montrent une tendance claire : ces pratiques ont tendance à être bonnes pour les élèves ayant un niveau élevé, mais mauvaises pour les élèves ayant un niveau faible”.

“Cela a un impact disproportionné sur les élèves de certaines catégories démographiques – par exemple, les élèves plus aisés ont tendance à être représentés de manière disproportionnée dans les ensembles élevés, et les élèves défavorisés sur le plan socio-économique dans les ensembles faibles”, poursuit-elle.

Pour les chercheurs en éducation qui consacrent du temps à l’étude de l’impact de la sélection et de l’orientation, c’est une véritable énigme. Pourquoi tant d’écoles anglaises sont-elles si attachées à quelque chose dont les preuves (bien que limitées) ne suggèrent aucun avantage global pour les résultats scolaires, et un impact négatif pour les élèves défavorisés qui devraient être la priorité ?

Ou encore, sur les évaluations standardisées :

Selon M. Thomas, une école peut compter 180 élèves dans un groupe d’âge et pour 140 d’entre eux, les intervalles de confiance – “extrêmement larges” en raison de la nature du test utilisé comme base pour fixer les notes – se chevauchent. Cela signifie qu’il n’est pas possible de dire si l’élève classé en 40e position a réellement des performances supérieures à celles de l’élève classé en 150e position.

Néanmoins, Thomas poursuit : “Vous avez dit quelque chose d’assez fort à cet enfant [classé 150e], qui a probablement des conséquences négatives. Mais comme vos statistiques sont médiocres, vous ne pouvez pas bénéficier de l’effet positif qui, selon vous, aurait valu la peine d’être mis en place”.

Une focale particulière est consacrée aux mathématiques dans l’article, car c’est la matière qui induit le plus de regroupement par niveaux en Grande Bretagne. Je vous conseille de lire l’article dans son ensemble ; il est en anglais. Je le trouve éclairant sur l’inanité du concept de niveaux. Tout ce qui compte, ce sont les besoins.

A l'attaque ! · Actualité · Chez moi · I'm not dead · Je suis fan · Mes projets · Ulis

Tiens, le vent tombe, non ?

Après une semaine la tête dans le sac à essayer de rationaliser tout ce que j’ai à préparer pour le CAPPEI, il semblerait que je voie l’accalmie se profiler. J’ai encore un truc hyyyyper important à faire, mais je vais peut-être réussir à le traiter demain. Après je relie tous les bouts qui vont ensemble, et dans ce cas, tout sera prêt du point de vue logistique, et je pourrai tranquillement réviser. J’aurais une semaine d’avance sur mon planning, et ce serait vraiment super chouette. Je pourrais même, si ça marche bien, me poser un peu et prendre l’air. Mais en attendant, à fond à fond : objectif CAPPEI, nom d’une pipe en bois en fer et en pomme de terre !

A l'attaque ! · Actualité · ça m'énerve · Chez les cadres · Coup de fatigue · Décrochage · Dur dur · Ecouter · L'éducnat · Tous ensemble ! · Zut.

Je suis perturbée. Peut-être même perturbatrice.

Madame Belloubet a tenu publiquement des propos très choquants :

La première chose qui vient à l’esprit de madame Belloubet, quand on lui parle (fort maladroitement) d’ “élèves perturbateurs”, c’est d’évoquer des élèves en situation de handicap. Alors ouiii, j’ai bien compris, notre ministre ne dit pas que élève en situation de handicap entraîne élève perturbateur. Mais elle dit que élève en situation de handicap favorise le fait d’être perturbateur, et c’est son premier mouvement, de citer les enfants en situation de handicap. C’est tout un symbole, une révélation malgré elle de ses représentations de la diversité, je pense. Les “assistants d’éducation au handicap” n’existent pas, ce qui montre une méconnaissance des dispositifs institutionnels, quant aux dispositifs spécifiques de prise en charge, j’aurais aimé que madame Belloubet développe : de quoi parle-t-elle ? Songe-t-elle à proposer des ULIS, SEGPA, ITEP, etc. à tous les élèves en situation de handicap ? Est-elle alors consciente que l’enjeu est l’inclusion, et que les temps de la ségrégation, de l’intégration sont censés être derrière nous ?

L’autre possibilité qui explique qu’un élève soit perturbateur, c’est qu’il est “en difficulté dans sa famille”. Bin oui, si ce n’est la faute à pas d’chance avec la génétique ou l’environnement, cela doit être la faute des parents. En fait, les élèves ne semblent pas être des personnes à part entières pour madame Belloubet : ce sont des produits de facteurs extérieurs sans volonté, sans pouvoir décisionnaire. Alors l’éducabilité…

Reste que la question du journaliste était piégeuse : comme le fait très justement remarquer Clément Viktorovitch sans sa chronique, le fait d’être estampillé “perturbateur” définit un état, qui semble inaltérable. alors qu’en effet, perturber est un acte, un mouvement. Et puis bon, que signifie perturber, que signifie élève perturbateur ? Des choses assez terribles, mais finalement de natures différentes. Entre agiter et détraquer, entre secouer et bouleverser, il y a toute un panel de nuances que nous, enseignants, visons bien différemment :

Ce ne sont pas les élèves, que je trouve les plus perturbateurs, dans l’exercice de mon métier, en ce moment.

Bref, c’est vraiment désolant tout cela. Je m’attendais à tellement autre chose de madame Bellloubet. Naïve que je suis.

A l'attaque ! · Actualité · Allez les jeunes ! · Au collège · BRAVO!!! · C'est bien pratique · Ulis

Mes PPI

P-P-I… Trois lettres qui font frissonner les candidats au CAPPEI… Brrrrr ! Un PPI, c’est un projet pédagogique individuel (ou individualisé sur certains sites académiques). C’est vraiment important, de faire un PPI pour chaque élève de nos dispositifs ULIS : à l’articulation des enseignants, des familles, de la vie scolaire, des professionnels médicaux, paramédicaux ou sociaux, le PPI dresse un état des lieux des caractéristiques de nos élèves. Il faut trouver sa forme de PPI, et là est la grosse difficulté, car il n’y a pas de modèle. Alors il faut trouver l’outil qui semble le mieux adapté. Pour ma part, c’est la CPC qui est venue me tutorer qui m’a complètement débloquée dans ma réflexion et m’a permis de trouver la forme qui convient le mieux à mon cerveau, à mes observations et à ma communication.

L’intérêt d’un PPI, c’est de le réviser régulièrement. Et ainsi, que de satisfactions… Voyez par exemple ce PPI, et ces beaux progrès :

Je suis heureuse de lire les évolutions positives des élèves qui me sont confiés au sein du dispositif ULIS de mon collège. Toutes et tous n’évoluent pas aussi fortement, pas de la même façon, mais chacune et chacun suit son chemin en progressant. C’est une grande fierté que d’accompagner ces jeunes gens et leurs familles.

Quant à cet exercice qui consiste à produire ses PI, je suis bien contente du résultat : ce n’est pas un exercice de style, c’est vraiment hyper utile et indispensable, au final.

Activité rigolote · Allez les jeunes ! · Approcher les maths · Au collège · BRAVO!!! · Chez les élèves · Culture mathématique · Expo de maths · Je suis fan · Maths et arts · Maths par les jeux · Partager les maths · Représenter · Tous ensemble ! · Ulis

Et l’affichage qui va avec !

Des élèves du dispositif ULIS avaient préparé le texte à afficher et l’avaient tapé ; il ne me restait plus qu’à insérer les photos et à remettre en page, et voiààààà ! C’est-y pas beau ??? Siii, youpiii !

Dans deux semaines nous installerons cérémonieusement ces affichages. Je pense donner à cet événement un petit aspect de vernissage, avec jus de pommes et chouquettes. Comme ça nous réfléchirons à comment peut bien s’orthographier le mot vernissage, et pourquoi il est ainsi construit.