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L’inclusive, mais quelle pépite !

Je révise. Pas seulement, hein, je fais aussi des tas d’autres trucs maintenant que je suis parée pour le jour du CAPPEI. Mais bon, quand même, je révise. Alors je fouille, je farfouille, pour trouver des présentations que mon cerveau imprime durablement, des reformulations, des simplifications ou des développements. Et, joie, je retombe sur l’Inclusive, avec du Stéphane Clerc et du Edith Marcel dedans. Des fiches simples, claires, avec un thème bien défini…

Voici un exemple : comment adapter efficacement un texte pour qu’il soit plus accessible à une majorité d’élèves ?

Merci Stéphane !

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Oh oui, les maths sont avec moi…

(… mais pas que les maths !)

Me revoilà en gare, riche d’une formidable journée. Quel bonheur de rencontrer ces collègues, formateurs, IA-IPR souriants et intéressés ! Je crois que la conférence ce matin et les ateliers cet après-midi se sont bien passés. En tout cas, je suis contente. Je vais bientôt faire un article sur l’atelier, d’ailleurs, car j’ai de nouvelles observations.

Mais je suis aussi riche d’un très beau sac, qu’Ezéchiel est gentiment allé me chercher alors que je lorgnais sur celui d’une collègue, rempli de spécialités strasbourgeoises pour ma famille et mes élèves car j’en avait parlé à Anne-France et qu’elle est allée me faire les courses… 🥰

Et contre toute attente le train est là, à l’heure, sans démineurs. 🤞🏼

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Numérique en enseignement : oui, mais n’oublions pas de réfléchir

Depuis quelques jours, une discussion court sur X à propos des outils numériques de l’enseignement des disciplines, et particulièrement des mathématiques. Heureusement les collègues qui participent sont réflexifs, sympas et ouverts, parce que cette discussion aurait pu tourner en eau de boudin* : quand on parle philosophie des pratiques de classe c’est toujours délicat, et ici il y a beaucoup à interpréter de travers dans les échanges.

** Digressons un peu : cette expression vient de ce qu’en fait, dans le cochon, tout n’est pas bon : de l’eau du cuisson du boudin on ne peut rien faire, même pas du bouillon

Je vais donc essayer de préciser ce que je voulais dire (mais sur X, avec si peu de caractères, c’est bien difficile) en continuant de marcher sur des oeufs : je ne veux fâcher personne et je n’exprime qu’une opinion personnelle. Et puis si on me demande mon avis sur l’apport du numérique dans l’enseignement, c’est simple : pour moi, il est révolutionnaire** et précieux.

** Révolutionnaire, car j’ai enseigné des années au vidéo projecteur et même avec des duplicateurs à alcool et des stencils, messieurs-dames, oui-oui-oui. J’ai su que j’avais le CAPES grâce au Minitel, même…

Au départ il y a un constat : les outils numériques pour l’enseignement se multiplient. J’en utilise moi-même beaucoup, beaucoup, et je serais bien malheureuse de devoir m’en passer, car cela nuirait aux apprentissages de mes élèves. En plus, ces outils m’apportent souvent un confort non négligeable : comme l’ont fait remarquer des collègues, la pertinence et la simplicité d’usage de ces outils nous permet de nous consacrer aux élèves qui en ont le plus besoin à ce moment-là.

Scratch

Alors où est le problème ?, me demanderez-vous fort judicieusement.

D’abord, il y a une accélération de la création de ces outils numériques. Ils foisonnent. C’est plutôt une bonne chose : ils foisonnent parce qu’ils s’améliorent, naissent en réponse à des besoins, s’adaptent à l’enseignement d’aujourd’hui. Mais ce foisonnement nuit à l’analyse de ce qui arrive jusqu’à nous. Ce n’est pas si grave, car au pire nous essayons, et nous perdons trop de temps à ne pas prendre en main ou nous n’identifions pas une réponse à nos besoins, et nous abandonnons l’outil. Là où c’est plus embêtant, c’est que n’est pas Arnaud Durand ou Christophe Auclair qui veut. Pour produire un outil numérique efficace, il faut une expertise didactique et pédagogique très solide, en plus de compétences d’ingénierie et de réalisation de l’outil. C’est comme les manuels, finalement : parfois on voit arriver dans les classes de outils maladroits. Mais justement, c’est comme les manuels : l’enseignant, grâce à sa maîtrise de la construction de séances d’enseignement, doit pouvoir y voir clair.

Ensuite, une conséquence du foisonnement des outils numériques, c’est qu’ils prennent de plus en plus de place dans nos échanges professionnels. Alice Ernoult, dans une des conversations sur X, note que dans ces échanges, la part de la discipline et sa didactique diminuent. Je suis d’accord, et cela m’inquiète. Cela ne concerne pas tous les concepteurs des outils numériques : comme je l’ai écrit plus haut, ils font partie des gros cogiteurs didactiques et pédagogiques. Mais du côté des utilisateurs, en revanche, la généralisation est moins sûre. Voici plusieurs raisons qui m’amènent à penser cela :

  • Un collègue m’expliquait la semaine dernière qu’avec les outils numériques qu’il utilise, plus besoin de corriger : la correction arrive sous forme de score. C’est vrai, certaines applications ou certains sites permettent de récupérer de façon synthétique et quantitative les réussites de nos élèves que l’activité menée. C’est très pratique, en effet. Mais attention : si ce score donne des indications, il ne donne pas d’informations sur la nature des réussites et des erreurs. Comment construire la suite ou remédier lorsqu’on n’a qu’un pourcentage de réussite ? Si on travaille sur des tables de multiplication données ou à développer un automatisme précis dans un contexte défini, pas de souci, on sait quoi faire du score. Mais savoir quelle a été la réponse de l’élève est indispensable et très enrichissant pour notre réflexion. Ce score n’est d’ailleurs pas une “correction”. Certains sites proposent un accès aux réponses ; ça, c’est top.
  • Il y a aussi la question des préparations : même si une séance prend appui fortement sur un outil numérique, elle doit être minutieusement préparée. Ce n’est pas si évident : le concepteur de l’outil n’a pas conçu un système clefs en mains. Il a conçu un outil à adapter à nos élèves, différemment pour chaque contexte. Rien qu’en se posant la question de l’institutionnalisation, de la synthèse (quels contenu, quand dans la séance ?), on comprend que c’est tout aussi, voire plus délicat que sans outil numérique.
  • Si l’usage d’outils numériques est un appui, voire un levier, lorsqu’elles sont utilisées de façon pertinente, les risques demeurent importants : puisqu’il y a moins de regard de l’enseignant sur l’activité individuelle, il y a aussi plus de risques de consolider des représentations erronées. Automatiser est très important, lorsqu’on automatise ce qui construit. C’est le problème de l’autonomie, en fait : elle est souvent agréable à l’élève, elle allège notre travail (et c’est bien), mais elle peut avoir des conséquences délétères en matière d’apprentissages. Si un élève répond correctement à plusieurs questions grâce à un théorème en acte, c’est-à-dire une “méthode” qu’il tient pour vraie parce que dans certaines cas de figure elle a mené à une bonne réponse, cela va poser évidemment des difficultés par la suite.
  • Une majorité d’outils numériques privilégient le travail et la réflexion individuels. Avons-nous envie de classes constituées d’individus le nez sur leur ordinateur ou leur tablette, qui n’échangent pas et comparent ponctuellement des scores, dans un esprit compétitifs ? C’est sûr, la “gestion de classe” sera peut-être un temps simplifiée. mais à mon avis c’est un mauvais calcul. Les compétences psycho-sociales vont en prendre un coup dans les chaussettes.
  • Le rapport au numérique me fait l’effet de suivre une tendance portée par une partie de notre institution ces derniers temps : c’est le retour des méthodes magiques. Or que ce soit une interprétation lointaine de la méthode de Singapour ou le recours au numérique, rien n’est magique, tout est complexe et humain, intellectuel et artisanal, dans l’enseignement. Chaque époque véhicule son y-a-qu’à-faut-qu’on, dans un cycle qui jamais ne s’arrête. Alors quand une collègue me demande si j’utilise telle combinaison de sites ou telle application, parce que vraiment, c’est ça qu’il faut faire et si je ne le fais pas je ne suis pas “dans les clous”, hé bien je vais voir les outils en question, parce que je veux entendre tous les conseils, mais le formatage derrière cette parole me gêne. Evidemment que ce serait formidable de trouver LA méthode qui fait réussir tout le monde. Mais elle n’existe pas, voilà.
Pyrates et Compute It

Cela étant, il n’est pas question de cesser d’inventer de nouveaux outils, évidemment. Le but est de faire progresser nos enseignements, en vivant avec notre temps. Mais sans doute est-il nécessaire que nous veillions à notre prise de recul, à penser de fragiles équilibres et à attirer l’attention sur l’indispensable réflexion que nécessite le moindre acte d’enseignement. Et puis mieux vaudrait ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier. Le numérique n’est pas magique, il est pratique. De quel numérique parlons-nous chacun, finalement ? Du numérique comment, du numérique pourquoi, ? Peut-être pas du même… Vincent Joly, dans la discussion, a fait référence au “coeur du métier”. Tout est là, je crois. Alors du numérique, oui, mais de sorte que nous maîtrisions les rapports aux savoirs, que nous sachions décrire l’activité de nos élèves, précisément, que nous puissions avoir en conscience un retour qualitatif de leurs acquisitions et de leurs difficultés, étayé sur des indices les plus objectifs possible.

Défi relatifs

En revanche, ce qui est super chouette, c’est que ce type de questionnement nous permet de débattre et d’échanger. Et même si c’est numériquement, cela nous permet de progresser. 🙂

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Le chiffroscope/calculoscope en ligne

Grâce à mon mari (et à ses collègues de premier degré de la circo de Maromme) j’ai découvert le Chiffroscope de l’Ifé. Et grâce à Sophie Roubin, j’ai réussi à accéder au chiffroscope en ligne : c’est ici. En effet, Sophie, il suffisait d’enlever le s du https initial, mais hier j’ai bidouillé je ne sais quoi sans succès. Enfin, ça y est ! Merci Sophie…

C’est pratique d’avoir le chiffroscope-calculscope en numérique. Je pense mixer les deux : le support physique me paraît indispensable, en particulier le tableau de numération (je sais qu’il en existe des très bien numériques, mais pour les échanges prof-élève le matériel m’est utile), ou le tableau flottant (qui permet en particulier de porter un nombre à plusieurs chiffres dans un rang), mais le numérique permet l’autovalidation et l’autocorrection.

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Un petit point sur les anamorphoses cylindriques

Vous êtes nombreux et nombreuses à me demander des précisions sur le matériel pour faire réaliser aux élèves de maaagnifiques anamorphoses cylindriques (voir ici et ). Vous avez bien raison, parce que c’est une chouette activité de repérage, voire plus pour les plus grand, du point de vue de la modélisation mathématique. D’ailleurs la semaine prochaine je vais expliquer le principe aux élèves de 6e et de 5e SEGPA, car plusieurs m’ont posé la question. Je vais devoir trouver des chemins de traverse, car ils et elles ne possèdent pas forcément la symétrie, mais peu importe : tout le monde mérite de comprendre.

Il vous faudra donc :

  • Des rouleaux de papier toilette ;
  • Des feuilles miroir. J’ai acheté les miennes sur Amazon (la référence exacte est en lien). J’aurais préféré les acheter ailleurs, mais celles-là conviennent pile-poil : elles sont autocollantes, résistent au temps et aux utilisations, et leurs dimensions permettent de n’effectuer aucun découpage. La feuille dépasse en hauteur par rapport au rouleau, mais ce n’est pas grave du tout, au contraire ;
  • Des grilles non déformées ;
  • Des grilles déformées ;
  • Des exemples de réalisation pour comprendre ce que cela va donner ;
  • Des exemples pour les élèves qui manquent d’idées ;
  • Un affichage explicatif, si vous voulez aller plus loin.

Je vous dépose ici les supports :

La grille déformée, que j’ai refaite bien toute propre et avec une indexation des cases plus simple que celle que j’utilisais :

La grille non déformée qui va avec, corrigée avec l’aide de Laura :

Des exemples pour comprendre où on va :

Des idées pour celles et ceux qui en manquent (mais vous allez voir, on va vous demander d’autres supports vierges ensuite car les idées seront arrivées avec l’assurance). Parfois il faut rogner ou adapter un peu, mais tous ces supports passent bien :

L’affichage explicatif, à partir d’un travail de Mireille Génin :

Voilà ; je crois que vous avez tout ce qu’il faut !

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Projet anamorphoses SEGPA-ULIS

Dans mon collège, une collègue enseignante en SEGPA a eu envie de monter un projet: alors voilà, c’est parti pour des anamorphoses. Le projet concerne les élèves de 6e et de 5e. Ce matin tout le monde est venu dans la salle du dispositif ULIS, mais d’autres fois nous irons dans la salle de ma collègue.

L’objectif du projet est de réaliser des anamorphoses dans le collège, dans des endroits accessibles et investis par tous : sans doute un dessin et un message inclusif. Les élèves de SGEPA et d’ULIS vont collaborer pour les réaliser. La machine de monsieur Abélanet va me servir de nouveau, et pas seulement pour enseigner le théorème de Thalès !

Mais avec ma collègue, nous prenons notre temps. Ou plutôt, nous laissons le temps aux élèves. L’étape préliminaire est de faire réaliser des anamorphoses cylindriques, comme ça :

Mais pour cela, nous avons déjà travaillé le repérage, en complexifiant avec des cadres tout bizarroïdes, façon glaces déformantes. L’APMEP et ses merveilleux fichiers de jeux est venue nous outiller :

Les élèves ont été extra. Hyper gentils, travailleurs pendant toute une heure, et bossant dur ! Ils et elles ont posé des questions, ont été remarquablement attentifs. Deux élèves du dispositif ULIS, entouré de ces nouveaux camarades, ont travaillé encore mieux que d’habitude. Et intervenir à deux était vraiment motivant et enrichissant.

Suite la semaine prochaine… Notre projet est en route !!!

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Celui que j’insulte, je ne connais plus la couleur de son regard.

Un ami m’a envoyé cet extait de discours d’Albert Camus, que lui a évoqué le travail que je mène avec mes élèves sur l’argumentation, dont j’ai relaté une partie dans cet article et sur le Café pédagogique :

Le temps des meurtriers, 1949.

Il n’y pas de vie sans dialogue. Et sur la plus grande partie du monde, le dialogue est remplacé aujourd’hui par la polémique, langage de l’efficacité. Le XX ème siècle est, chez nous, le siècle de la polémique et de l’insulte. Elle tient, entre les nations et les individus, et au niveau même de disciplines autrefois désintéressées la place que tenait traditionnellement le dialogue réfléchi. Des milliers de voix, jour et nuit, poursuivant chacune de son côté un tumultueux monologue, déversant sur les peuples un torrent de paroles mystificatrices. Mais quel est le mécanisme de la polémique ? Elle consiste à considérer l’adversaire en ennemi, à le simplifier par conséquent et à refuser de le voir. Celui que j’insulte, je ne connais plus la couleur de son regard. Grâce à la polémique, nous ne vivons plus dans un monde d’hommes, mais dans un monde de silhouettes.»

Albert Camus, Le temps des meurtriers, 1949.
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Géométries non euclidiennes pour collégiens avoinais

Et voilà, je suis de retour d’Avoine : je suis allée rencontrer les élèves de l’atelier maths de Scienticfiz pour une matinée de géométries non euclidiennes. J’ai sauté dans la voiture hier après-midi après les cours, et je suis revenue à temps pour être en classe demain. J’avais quatre heures avec ces 33 élèves de 4eme et de 3eme. J’ai été impressionnée par leur capacité de travail : j’avais évidemment prévu des mises en activité, manuelles et/ou intellectuelles, des débats, des échanges et des trucs rigolos, plus des histoires frappantes qui racontent des choses importantes sur l’activité mathématique, mais j’avais peur de taper trop fort. Je voulais faire comprendre que la géométrie euclidienne est un modèle mais qu’il n’est pas unique, insister sur les relations entre éléments dans les figures géométriques, montrer des maths partout et surtout faire réfléchir, bousculer les représentations préconçues pour faire de la place dans le cerveau. Les élèves ont tenu bon et ont suivi jusqu’au bout, et j’ai pu y aller à fond. En parallèle, j’ai été accueillie avec une telle gentillesse que c’était juste du bonheur.

J’ai eu des tas de questions très très futées. j’ai dû réfléchir pour répondre à certaines, et c’était vraiment motivant. En partant, des élèves sont venus me dire “j’ai des noeuds dans le cerveau”, “je ne croirai plus rien directement !”, ou bien “c’était classe !”. Alors, si c’était classe, mission accomplie…

Je suis contente. C’était un peu une aventure. Je vais me tourner vers la suite : j’en ai d’autres sur le feu.