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Le long des mots, tout contre le sens

Après la publication de ma dernière vidéo, sur la chaîne de formation Approcher les maths, j’ai reçu un message de Daniele Dumont, qui est linguiste, auteur du concept de « geste d’écriture » et fondatrice d’une double méthode d’enseignement de l’écriture et de rééducation de l’écriture. Nos échanges m’ont vraiment fait réfléchir.

Daniele a tiqué sur ma description de la façon de placer la règle :

Vous dites : placer la règle le long des points A et B. Cette opération est impossible car des points n’ont pas de longueur.

Ah oui, tiens, intéressante question. “Le long”… “Le long”… Que dit le Larousse ? Il va dans le sens de Daniele :

Le long de quelque chose, en suivant le bord ou en parcourant quelque chose sur toute sa longueur : Marcher le long du mur.

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/long/47739#181283

Un point n’a ni bord, ni longueur. Je prends donc le problème à l’envers en effet : le long de la règle, d’accord, en soi ça a du sens. Le long des points, non.

Daniele m’a proposé une alternative : “placer le bord droit de la règle contre les points A et B”. Mais je ne suis pas emballée : les points ne sont pas physiques. Ce sont des concepts non assimilables à leur représentation. Et comme on ne peut pas définir un point (si c’est l’intersection de deux droites non parallèles, il faudrait d’abord définir une droite. Et pour définir une droite, il faudrait s’appuyer sur la définition d’un point. Jean Toromanoff a modifié ma façon de penser, sur ces sujets, avec son image du rayon lumineux pour la droite ; on ne peut pas tout définir avec rigueur. Il faut bien partir de quelque chose. Et on peut l’assumer)…

Bref, quand Daniele m’écrit …

Donc si je définis le point comme étant un élément de l’espace à l’intersection de deux droites, je lui donne corps sans pour autant le dénaturer (enfin je crois, vous me contredirez si je me trompe). A partir de là, c’est à dire en le circonscrivant dans l’espace je peux le visualiser et poser quelque chose en tangente ; je peux donc poser quelque chose contre.

… je ne suis pas en mesure de la contredire, mais je ne suis pas d’accord (non non, ce n’est pas la même chose). Je ne peux pas donner corps à un point, et le mot “contre” me gêne. Vous me direz, alors pourquoi tu dis “le long de”, alors que c’est pire ? Hé bien c’est une objection pertinente : je ne veux plus dire cela.

D’ailleurs, au final, Daniele est aussi gênée par “contre”. Alors on aurait pu inverser les éléments de la phrase, peut-être ? Mmmmmh, non :

Si je dis “les points sont le long des bords de la règle”, c’est vrai, mais ça ne va pas car alors ce sont les points donc la feuille que je déplace et non la règle.

J’adore. Je suis positivement fan de cette remarque-là.

Après quelques échanges de mail, j’ai proposé à Daniele “le bord de la règle passe par les points”. C’est mieux, non ? Daniele est d’accord :

Le bord de la règle permet de tracer une ligne ; cette ligne partage avec les croix la même intersection , elle passe par cette intersection, donc elle passe par les points : on pose la règle de façon à ce que son bord passe par les points.

Bon, pour la vidéo sur l’équerre, je commencerai par dialoguer avec Daniele. Parce que c’est autrement plus compliqué…

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Le club maths en plein essor

Depuis la rentrée des vacances de fin d’année, le club maths a repris. Un jour par semaine seulement, le mardi midi, mais c’est déjà ça. Cela me fait vraiment du bien, ce moment-là. Par ailleurs à chaque récré les élèves envahissent ma salle (plus de 40 ce matin) pour jouer des jeux rapides, lire un Spirou ou venir papoter un peu, mais le club c’est un temps long, de 12h10 à 13h40, avec 10 élèves la première semaine, et 20 cette semaine. Pour le moment, je ne dépasse pas 20 à cause des mesures sanitaires, mais déjà c’est mieux que rien, et puis ce sont mes habitués qui sont là. Un plaisir. Par contre, il faut que j’achète des échecs, des dames et des puissances 4 en plus. Les deux puissances 4 de ma ludothèque sont épuisés, je n’ai pas de dames et les deux jeux d’échecs ne suffisent pas du tout. Mais comme ce sont mes sous, il me faut des jeux pas chers.

Mais la grande super-nouveauté de cette semaine, c’est le club littéramaths qui démarre ! Pour le moment c’est un mini-club, avec quatre élèves, mais il va grandir un peu. Pas trop : nous avons aussi envie de rester en effectif raisonnable, pour échanger et créer. Nous nous sommes accaparé la zone bricolage avec la grande table, et les élèves se sont lancées tout de suite et ont commencé à écrire une nouvelle collaborative.

Message perso : Alice, on t’accueille quand tu veux… le mardi midi 😉

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La fin des dominos

Ce matin, c’est la fin des haricots dominos : les élèves terminent leurs jeux de dominos, sur les priorités de calcul, qui me serviront avec eux, avec mes PPRE et avec les sixièmes en fin d’année. J’ai hâte de corriger leurs productions, ce qui va me demander pas mal de boulot : il faut que je vérifie les contraintes et si leurs jeux fonctionnent.

Dans les contraintes, ils ont eu à respecter :

  • Sur chaque domino, un calcul (dans lequel la question des priorités se pose) et un nombre
  • Des calculs possibles mentalement, avec surtout des entiers et pas de relatifs
  • Chaque nombre doit apparaître deux fois, et donc deux calculs associés
  • Si on met des doubles, pas plus de trois
  • Des calculs avec et sans parenthèses, et aussi des crochets