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On le met dans quel groupe, le monsieur ?

Alors voilà ce sur quoi je tombe de bon matin : un député de la majorité présidentielle qui n’a pas bien révisé avant l’exposé.

C’est totalement lunaire :

Les groupes de niveau sont vraiment faire en sorte que les plus en difficulté puissent être accompagnés par les personnes aussi qui y arrivent plus facilement, qui ont des facilités par rapport aux autres…” (regard profondément perplexe du député RN en face) “… et puis d’accompagner ceux qui sont en difficulté avec des moyens complémentaires, du temps passé avec eux, parce que les enseignants vont pouvoir prendre plus de temps avec eux et laisser parfois ceux qui sont avec plus de facilités pas de côté, mais leur donner un travail seul, de pouvoir travailler dans leur coin et ça va leur permettre aussi d’évoluer dans le sens du travail personnel.

(intervention de la journaliste, qui met les pieds dans le plat) (…)

Certes on fait en sorte d’avoir des personnes un peu plus en difficulté avec ceux qui ont plus de facilités, parce que ça les mène vers le haut et que c’est important de travailler en équipe, et je crois que c’est important aussi de rappeler que ces groupes de niveau c’est un travail collectif que nous n’avions pas jusqu’à maintenant dans l’école et il est important de voir l’avenir avec un travail collectif et plus simplement une individualisation du système scolaire.”

J’aurais teeeeeellement de choses à dire, mais je vais me limiter à… disons 5 points :

  1. Il y a ceux qui sont “en difficulté”, et ceux qui “ont des facilités”. Notez la différence profonde dans les éléments de langage : “avoir des facilités”, c’est acquis, déterministe. On est né comme ça, chouette, ou pas, zut ;
  2. Le monsieur nous réinvente les classes hétérogènes. Il a mal compris les groupes de niveaux, qu’il semble concevoir au sein de la classe. Il est quand même bien, bien à côté de ses pompes ;
  3. Ah non, finalement on laisse les “en facilité” travailler dans leur coin, mais en aidant les “en difficulté”. On fait du collectif, mais en groupe de niveaux dans la classe.
  4. Heu attendez… Laisser les élèves qui “ont des facilités” travailler tout seuls, “dans leur coin” ??? Pardon ? Comment apprennent-ils des choses nouvelles, alors ? Et donc ça, ce n’est pas de l’individualisation ?
  5. C’est quand même un bel éloge de l’hétérogénéité, du collectif, de l’équipe, bref de tout ce qu’on nous enlève.

J’aurais pu noter aussi la confiance donnée explicitement à notre ministre sur la base d’un argument fort peu convaincant.
Le député RN a l’air tellement sidéré que c’en est délicieux :

Allegorie de la sidération
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Composition du gouvernement et ascenseur émotionnel

Alors, je résume.

On nous dit : “Non non non, madame Oudéa-Castera a toute la confiance du président de la république et elle restera”. Nous, on pense “Quoiiiiiiii ? Avec plus de casseroles qu’au rayon cuisine d’un supermarché, elle reste ???? Après plus de boulettes que dans une fournée de dangos, elle demeure ministre ?”

Le temps passe. Les révélations de Mediapart et d’autres se poursuivent. La résignation gagne. Et puis on nous annonce que bientôt les membres manquant du gouvernement vont être nommés. On attend que le logement, le handicap, et bien d’autres redeviennent des sujets officiels…

D’un coup, paf, la complétion du gouvernement n’est plus nommée ainsi : voilà que sans prévenir c’est devenu un remaniement ministériel. “Aaaaaaaah”, nous disons-nous fort pertinemment, “l’espoir renaît : allons-nous changer de ministre ? Voir des projets absurdes abandonnés ?” Ouhla, c’est bien d’être optimistes, mais faut peut-être pas pousser, messieurs-dames.

On nous parle de monsieur Bayrou pour remplacer madame Oudéa-Castera. “Ah bin ça alors”, pensons-nous, “v’là aut’chose”. Et c’est alors que se produit une première chose effarante : dans ma tête à moi, au gré des annonces médiatiques, j’ai entendu : “Après tout pourquoi pas, ce sera peut-être moins pire, non ?”

“Mais qu’est-ce que tu te racontes, là ???” intervient une autre partie de mon cerveau.

Pire : aujourd’hui, monsieur Bayrou décide qu’il n’ira pas, parce qu’il est trop en désaccord, ou pas assez en accord avec les chefs, bon, bref. En tout cas, il donne l’impression de ne pas vouloir se plier à une vision des choses qu’il n’approuve pas. Ouahouuuuuuuuu, ça n’est pas bon signe du tout du tout sur les orientations à venir en termes de politique éducative.

Ca fatigue, tout ça.

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Uops

J’ai travaillé cet après midi sur mon dossier professionnel. Je me suis plongée dedans et j’ai bien avancé, je suis contente. Alors dans la foulée, je l’ai envoyé à ma tutrice de dossier pro, avec ce message :

Bonjoiir,

J’ai avancé dnas l’écriturre de mon dissoer professionnel. J’ai repris vos consiles et cherché à être plus rélfexive. J’ai uassi écrit la dernière partie. Il mereste la cnoclusoin, et àç mettre en forme la biliographie. Si vous avez des consiels pour la conlusion, je suis preneuse, car je ne sias pas comment l’abroder.

Je vous remercei encore pour vorte suivi, et je vous souihaite une bonne semiane,

Claire

Ouaaaaaaah. Le point positif, c’est que je me suis relue avant d’envoyer ce message. Le point négatif, c’est que me relire m’a horrifiée. Pourtant j’ai repris les dernières lignes de mon écrit, et à part des espaces manquants à cause de mon clavier fatigué, cela semble aller. Je suppose que c’est une illustration de l’élastique de la concentration qui se détend…

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930 élèves par classe ?

Bon d’accord, c’est une moyenne, il peut y en avoir moins dans certaines classes, et donc davantage dans d’autres.

Je suis allée vérifier les effectifs : l’année dernière, 756 145 candidats ont été admis, sur 849 083 présents aux épreuves (pour 865 413 inscrits). Alors allons-y : soit on considère les inscrits, en se disant que peut-être ils veulent aller en lycée, soit les présents seulement. Dans le premier cas, cela donne potentiellement 865 413 – 756 145 = 109 268 ou 849 083 – 756 145 = 92 938. L’auteur du tweet est donc plutôt sympa. Il a raison : malheureusement, les élèves non présents à l’épreuve ne chercheront pas ou n’auront pas la possibilité d’aller en lycée, s’ils sont déjà déscolarisés, ce qui est sans doute le cas de la majorité. Ou alors on envoie tous ces élèves en apprentissage ? C’est juste irréaliste et incompatible avec les besoins de beaucoup d’entre eux.

Je me demandais si cette classe de prépa au lycée tenait pour tous les lycées, mais oui : le site de la FSU l’explique clairement. Alors donc, 100 classes pour 92 938 élèves, le calcul est vite fait pour qui a compris la numération décimale et le principe de division-partition. Cela fait des classes chargées. Ou alors on tolère ou on accepte que 97% de ces élèves abandonnent l’école. C’est plus délicat : il faut maîtriser les calculs de pourcentages. Mais là on a des classes d’environ 28 élèves, ce qui est absurde pour une classe de consolidation, mais moins que 930 élèves, tout de même. En plus on nous promet un DNB plus exigeant, et donc moins réussi.

C’est curieux, tout de même, le niveau d’incohérences atteint.

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Un p’tit tour à Strasbourg et puis s’en va

En raison des conditions météorologiques annoncées, la formation pour laquelle j’étais venue à Strasbourg a été annulée. Manque de chance pour moi, elle a été annulée alors que j’étais à 30 minutes de Strasbourg. Bon, c’est comme ça ! J’avais beaucoup bossé et je ne suis pas sure de pouvoir revenir, car c’est pas mal de logistique professionnelle et personnelle. J’avais un beau contenu tout neuf, mais ça n’est pas bien grave. Cela m’a permis de réfléchir.

Ce que j’espère maintenant, c’est revenir sans encombres chez moi… Mais comme les 15 cm de neige à annoncés ne sont pas du tout là, cela devrait aller, hein, dis, la SNCF ???

Chers et chères collègues, je regrette de ne pas vous avoir rencontrés ! A une prochaine fois !

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En 2023, les élèves de 6e ne comprennent pas les décimaux, alors qu’avant…

… avant, les élèves de 6e ne les comprenaient pas tous non plus, manifestement :

Source : Stéphane Chrétien

Attention : c’est en effet délicat et ne pas comprendre, en particulier avec des durées, c’est parfaitement compréhensible. Mais on pourrait cesser d’accabler la jeune génération avec autant de vigueur, peut-être.

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De l’importance de l’origine

C’est important d’avoir connaissance de l’origine. Ca permet d’avoir des repères… qui ressemblent à quelque chose. Pas comme celui-ci, donc.

Je n’ai malheureusement pas trouvé la source de cette image très relayée sans références. Les critiques que j’ai vues ne portent pas sur ce qui est selon moi au coeur du problème : remplacer les barres par des icônes est souvent ici vu comme une marginalisation de certaines femmes et une critique de leur corpulence. Pour ma part, je trouve que le souci premier réside en ce que les pieds des personnages ne correspondent pas au 0 de l’ordonnée. Une fois évacuée la question mathématique de repérage, ce qui me choque c’est le représentation stéréotypée de la femme, dans des tons de roses et avec une robe.

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la proportionnalité qui fait oups

Le Figaro propose un quiz intitulé “Auriez-vous réussi les évaluations de sixième ?”

Pour ma part, moyen : pour une prof de maths, 13/15 au niveau 6ème, c’est décevant. Mais en fait il s’agit de deux erreurs : une réponse juste mal attribuée, et une question sans réponse juste implémentée.

Pas de panique, donc.

Entendons-nous bien : nous nous trompons toutes et tous. Mais après un article dans lequel les formulations sur les fractions étaient discutables, c’est dommage.

(Merci Sonia !)

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Elastique, orthodromie et géodésiques

Paul, qui dit ne pas être mathématicien (mais qu’est-ce qu’un mathématicien ?) mais a toujours été attiré par les mathématiques, a lu Vous reprendrez bien un peu de maths ? Et a débusqué une erreur. Alors je la partage, parce que quand je dis que se tromper n’est pas grave je le pense.

Voici ce que m’écrit Paul :

Ayant fait un peu de voile, j’ai été initié aux principes de la navigation et notamment à la question du plus court chemin sur la surface du globe terrestre (l’orthodromie). Quand la route à suivre se confond avec l’équateur ou un méridien, le cap ne varie pas : Est, Ouest, Nord ou Sud. Les corrections exigées par la dérive de vent (et celle des courants pour un navire) permettront d’affiner ce cap. Pour un aéronef ou un véhicule terrestre, si cette route passe par un des deux pôles, le cap s’y inversera. Dans tous ces cas, l’orthodromie sera droite sur la carte de navigation. Dans les autres cas, le cap varie sans cesse et les anciens navigateurs devaient recalculer régulièrement le nouveau cap après avoir fait le point et en tenant compte des variations des dérives de vent et de courant. Aujourd’hui, ce travail est assuré en permanence par un logiciel informatique en fonction des résultats du GPS et des calculs de dérive.

Si l’on observe une ligne “droite” sur la surface d’une sphère (l’élastique de la page 163), elle n’apparaît droite que si elle coupe la ligne qui relie l’observateur au centre de la sphère. Dès qu’on éloigne la “droite” de cet alignement en faisant tourner la sphère, sa courbure apparaît à l’observateur. D’accord ? Or, sur le premier dessin de la page 123, la ligne rouge (l’orthodromie) ne répond pas à cette condition. Pour paraître droite, elle devrait passer par le centre de l’image. Est-ce que je me trompe ?

Paul, mathématicien quand même

Hé bien au départ, j’avoue avoir été désarçonnée par la question. J’ai relu, et j’ai pensé “mmmh, il a raison, Paul”.

Mais comme je n’étais pas sûr de moi, j’ai écrit ) Philippe (Colliard). Et Philippe m’a dit :

Bon, je crois bien qu’il a raison :

Pour être irréprochable, tu aurais vraisemblablement dû choisir une géodésique (une route orthodromique) qui « passait » par le centre du disque… mais de toute façon tu aurais eu un problème pour tracer sa traduction en projection de Mercator parce que cette projection est un bricolage : un truc intermédiaire
entre une projection cylindrique et une route loxodromique (une projection à cap constant)… Jette un coup d’oeil ici
Le « plus simple » aurait été de partir d’un globe terrestre, de repérer deux points, de dessiner dessus en rouge l’arc du grand cercle qui correspond à la route géodésique… Puis de reporter sur une carte Mercator quelques points remarquables de cette route et de les rejoindre par une courbe « agréable à l’œil » (toujours en rouge !) Puis de faire l’inverse : de dessiner en bleu sur la Mercator le segment qui joint les deux points, d’en repérer quelques points remarquables et de les reporter sur le globe, etc. Et enfin de prendre une photo du globe, « face à la route géodésique » 😊 😊

Philippe, mathématicien aussi, mais lui il le sait

Ce qui est bête, c’est qu’en classe je fais comme le décrit Philippe.

Bon enfin ainsi tout est clair.

Encore un grand merci à Paul et Philippe !

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Ah la truffe !!!

En route pour Bordeaux où je vais animer deux jours de formation à destination d’enseignants spécialisés qui accompagnent des élèves malvoyants ou aveugles et souvent souffrant d’autres troubles associés, je fais ma première pause. En sirotant mon café recouvert d’une montagne de chantilly, j’ai l’impression de laisser mon cerveau se promener… Mais non : tout à coup il me dit « hé dis donc, Clairette l’étourneau, t’aurais pas oublié tes draps de programmation, tu sais, ceux dont tu as besoin pour une de tes activités et pour lesquels tu as enquiquiné ta collègue Élise pour qu’elle aille les rechercher ? Hein ? Dis ? »

Alors j’ouvre le coffre.

Ok, cerveau, tu as raison. Je suis à deux heures de chez moi, je ne vais pas rebrousser chemin. Mmmmmh. Ah je sais, ce soir ou demain matin je vais dessiner à la craie mes draps de programmation au sol. Ça marche, ça, non ? Et il faut que je prépare des docs de secours pour les fiches qui vont avec. Boah, ça va le faire.
C’est rigolo, j’avais fait une liste hyper complète en validant tout un par un.

Allez, encore quatre heures de route. C’est reparti.

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Ce soir, c’est fromage blanc

Qui c’est qui s’est aperçue que parmi les dizaines de kilos qu’elle trimballait sur le dos pour arriver à Paris pour le Salon culture et jeux mathématiques, y a pas les deux tasses dont elle a besoin pour sa conférence ???

Hein, c’est qui ???

Gagné : c’est moiiiiii !

Alors qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai filé au Franprix du coin. J’ai farfouillé. Côté gobelets, rien de convaincant. J’ai cherché, cherché. J’ai comparé des tas de trucs, ce qui pouvait paraître un peu curieux. Mais au final, voilà :

C’est pas beau, ça ? Deux hauteurs de Nesquik ça fait ma hauteur de fromage blanc, et pareil en diamètre, à peu de choses près.

Le truc, c’est qu’il faut que ce soit vide… Heu bon, je vais manger du fromage blanc ce soir et demain matin, je crois… Et 1 Nesquik, parce que ça, ce n’est pas mon truc. La grosse teuf culinaire, ce soir, ouhaou.

Qu’est-ce qu’y faut pas faire j’vous jure !