Aujourd’hui, je suis allée en classe, en CE1. Je vous dirais bien que c’était formidable, enrichissant, agréable, que j’ai pu communiquer avec l’enseignante de façon constructive et tout et tout, mais vous allez vous lasser… Pourtant, c’est vrai ! 🙂
J’ai pu observer la recherche et la gestion d’un problème. L’énoncé en était : “Il y a 12 voitures sur le parking de l’école. 8 maîtresses s’en vont. Combien de voitures restent sur le parking ?”
L’enseignante a mené son problème avec une rigueur, une écoute et des qualités didactiques remarquables. En particulier, je me suis dit que dans l’explicitation, la prise en compte de l’erreur et la gestion du temps (elle prend le temps de vraiment écouter les enfants et leurs propositions), j’avais des leçons à prendre. La classe était calme, attentive, vraiment concentrée. Les enfants étaient actifs, et dans la durée. Chapeau.
L’enseignante a suivi des étapes ritualisées :
- Des élèves lisent à haute voix la consigne ;
- L’enseignante relit la consigne, et les enfants ferment les yeux pour imaginer la situation, de “faire une image, un dessin animé ou un film” ;
- Collectivement, les enfants réfléchissent à quelle est la question. L’un d’eux l’entoure en vert au tableau. Ensuite, même exercice pour les éléments d’informations utiles. Là, les enfants ont choisi d’entourer seulement 12 et 8. L’enseignante a relancé, mais cela leur suffisait, alors elle est passée à la suite ;
- Chaque enfant représente la situation sur son ardoise ;
- Plusieurs enfants viennent présenter leur proposition en montrant leur ardoise, et expliquent leur démarche. L’enseignante et la classe en discutent ;
- En collectif, on reprend la question de la représentation et du symbolisme et on se met d’accord sur des propositions acceptables ;
- A partir de ces représentations, on résoud le problème, qui est expliqué, formulé, reformulé par les enfants. Et l’enseignante revient sur les informations utiles : le “il y a”, le “s’en vont” auraient aussi dû être soulignés ;
- L’enseignante demande de compléter une représentation sémiotique, pour faire apparaître un calcul :
- On corrige, en débattant sur la structure additive ou soustractive du problème, et de comment modifier le problème pour qu’il devienne additif ;
- On passe, après de nouvelles reformulations, à la conclusion, en allant chercher les mots dans la consigne. Chacun l’écrit sur son ardoise, puis sur son cahier.
Certains élèves n’ont pas perçu l’implicite de la correspondance voitures-maitresses. Ils ont donc dessiné ou représenté les voitures, mais aussi les maîtresses. Et pour résoudre le problème, ils étaient embêtés, car ils ne voyaient pas l’enjeu.
Autre point à noter, les enfants ne sont pas du tout au même niveau quant à la représentation symbolique : quand certains cherchent à représenter vraiment des voitures, d’autres font des carrés, des bâtons, voire des bonbons. Cette question de la représentation est passionnante, car elle est un indicateur de la façon dont ils modélisent.
Enfin, regarder ces enfants réfléchir, c’était impressionnant. Il y avait là une telle authenticité !