Voici l’épisode de février des mathématiques de la chaussette :
Un 29 février, il fallait marquer cette occasion !
Soleil, chaussette et calendriers
Category: Astronomie
Mes élèves dans la radio
Aujourd’hui, France Inter est venu voir comment nous faisons des maths dans le dispositif ULIS. Je voulais rester dans la continuité de notre progression et déployer une séance que de toute façon j’avais prévue. J’ai choisi la séance des ombres : à partir d’un album, c’est une séance de découverte qui ouvre la porte vers l’alignement, les angles et la mesure d’angles, la proportionnalité (avec les triangles semblables), le théorème de Thalès pour les plus avancés du dispositif en maths, et avec tout plein de lexique que nous avons introduit pour l’approfondir et le mobiliser par la suite. J’ai déroulé cette séance en ordinaire et dans l’ULIS de mon mari, déjà : j’en ai parlé ici, là et là. Aujourd’hui, c’était le tour du dispositif ULIS que je coordonne, et je suis très contente de l’activité et du travail des élèves. J’ai été distraite pendant trois secondes par l’énorme micro que j’avais sous le nez, et puis je n’y ai plus pensé dès lors que c’était parti : j’étais là pour faire un boulot, et c’était bien suffisant pour mon cerveau.
Les élèves qui ont été interviewés avaient l’air très très fiers. Ils ont soigné leur expression, leur propos. C’était joli à voir. Je leur avais dit pourquoi la radio venait les écouter, elles et eux : parce que ces élèves en valent la peine, et pour montrer comme nous travaillons bien.
Et c’était vrai.
Lundi matin, à 7h15, j’entendrai donc ces jeunes gens sur France Inter…
Ombres et lumière… mathématiques !
Lundi, je vais proposer aux élèves du dispositif ULIS une séance de mathématiques, avec de l’expression orale dedans, en lien avec notre projet astronomie en cours et le projet anamorphoses en préparation, prévu pour se déployer de janvier à mars. C’est la jonction parfaite entre tout ce que nous avons travaillé en maths et en sciences jusqu’à maintenant, et elle nous prépare à la suite. j’ai hâte de voir comment cela va fonctionner auprès de ces jeunes gens…
Le matériel est prêt… Si le chaton me le laisse…
L’espace
Parmi nos acquisitions d’aujourd’hui, il y a l’encyclopédie de l’espace, chez Gallimard Jeunesse. Comme je suis au début de mon projet astronomie, c’est parfait : l’ouvrage contient les réponses aux questions que m’ont posé les élèves lors de la séance 1. Je vais le laisser traîner au coin lecture, et le sortir et l’utiliser à chaque séance astro.
Notre projet consiste à apprendre et à comprendre divers aspects de la Terre et du système solaire, pour pouvoir réaliser une maquette en 2 dimensions, puis en 3 dimension, dans le collège (voire au-delà…). Nous allons aussi nous rendre à l’observatoire de Rouen.
Comme un big bang dans mon cerveau
Depuis le début des vacances, je prépare ma période : j’ai tout à faire, en fait. Et comme je ne suis en classe que trois semaines avant de repartir en formation, il me faut être très rigoureuse. Je n’ai vraiment pas de temps à perdre.
Dimanche, j’ai bossé le projet programmation. Lundi, j’ai travaillé le projet esprit critique. Mardi, j’ai profité de ma famille autour d’un bon déjeuner intergénérationnel, et on a jardiné comme des oufettes avec maman. Mercredi, j’ai structuré mes projets et construit l’emploi du temps de la semaine. Là, je me suis dit, b&#§%@ de m*€§, je n’aurai jamais fini à la fin des vacances, d’autant que j’ai quatre interventions à préparer et un livre à terminer et un à commencer d’écrire, c’est chaud, peut-être pourrais-je paniquer. Et puis non, j’ai préféré continuer d’avancer plutôt que de me mettre les nerfs par dessus le tricot. A la place j’ai commencé de plonger dans le projet astronomie. Et mon mari, qui est un découvreur de ressources hors-pair, a plongé avec moi. D’ailleurs nous avons commencé de visionner des documentaires, pour comprendre tout ce que nous ne comprenions pas. J’ai mis mon papa dessus, aussi : il était prof de sciences physiques, c’est pratique.
Aujourd’hui, j’ai terminé ce projet. Dans l’entrain, un projet de période 2 s’est transformé en projet sur l’année, et c’est toujours ça de gagné. Mais surtout, j’ai appris un nombre de trucs complètement dingue. J’en ai le vertige. Je ne suis pas encore sûre d’être au clair sur les saisons, il faut encore que je lise, que je consulte, que je me cultive. Mais la Claire d’hier matin et la Claire de là tout de suite ne sont plus tout à fait les mêmes, et ça c’est fantastique.
J’espère que tout ceci va fonctionner auprès des élèves. Mais je pense. J’ai prévu des lectures offertes pour le quart d’heure lecture en lien avec le thème.
Parmi la multitude de ressources que j’ai compulsées, voici mon top 5 :
La tête dans les étoiles
Puisque mes projets sont contrariés, j’ai décidé de prendre les choses en main : je vais me cultiver pour lancer le projet maquette et planètes. Comme aujourd’hui je suis en formation à l’INSPE, je suis allée faire un tour à la BU. Là, j’ai été super bien conseillée. Alors c’est parti. Non mais.
Mon système solaire
Comme je l’ai écrit ici hier, je ne vais finalement pas à Rennes. Or j’y allais voir des ateliers des copains, que lesdits copains pourront me raconter, et un atelier dont j’ai besoin pour le dispositif ULIS dont je suis coordo. Et là, je suis bien embêtée. Il s’agit de l’atelier L1-16, de lundi matin à 8h30, intitulé “Comment représenter le système solaire ?” par Pierre Causeret.
Alors question : qui ici va à cet atelier ? Pourrais-je avoir des notes, le support, une adresse électronique de monsieur Causeret ? J’attendais l’atelier pour me lancer avec les élèves, je dois donc m’adapter !
Parce que les élèves attendent ce projet… Et on va même à l’observatoire et tout.
La modélisation grâce à Euclid
En fait, ce serait plutôt grâce à Stéphanie Escoffier, cosmologiste, directrice de recherche CNRS au Centre de Physique des Particules de Marseille. Dans l’émission La question du jour, sur France Culture le 3 août 2023, madame Escoffier explique Euclid et sa mission. Alors non, il ne s’agit pas d’Euclide le savant grec, mais d’Euclid le téléscope dédié à la compréhension de la matière noire et de l’énergie noire.
Euclid est dans l’espace et au final devrait fournir des informations sur près d’un tiers de l’univers observable. L’émission donne le vertige, malgré le calme imperturbable de Stéphanie Escoffier. En dix minutes, il est question d’expansion (accélérée) de l’univers, d’énergie noire, de théorie de la relativité, entre autres. Mais ce qui est également frappant, c’est la description d’éléments de la démarche scientifique et de ce qu’est la modélisation.
Si on change notre cadre et qu’on assume que d’autres modèles théorique permettent d’expliquer la gravitation, alors on pourrait, peut-être donner une autre interprétation à cette accélération apparente. Peut-être que ce n’est pas une accélération, mais qu’on est juste dans un autre modèle théorique plus global que la relativité générale. »
Ce questionnement sur le modèle est passionnante et très bien décrite. Le propos me semble transférable avec des élèves de fond e collège ou de lycée, pour parler modélisation en sciences.
Un joli bouquet de projets
Dans le cadre de ma mission de coordinatrice ULIS, je voudrais développer les expériences et la culture des élèves. J’aimerais aussi qu’ils se rendent compte comme ils savent des choses, et qu’ils assument leur envie d’apprendre et leur curiosité : pour le moment, ce qui relève du collège est de toutes façons soûlant, manifestement. Alors, en parallèle de mes projets en classe, je saute sur tous les projets qui me semblent adaptés. Et il y a beaucoup d’opportunités, en fait. Dores et déjà, nous allons bénéficier d’une sortie organisée par la TCAR, le réseau de transports du coin, pour apprendre sur les transports, faire connaître les métiers qui y sont liés et utiliser un car école, avec un simulateur de conduite… Mais nous allons aussi aller à l’observatoire de Rouen, car nous parlons beaucoup astronomie. En projet, une collaboration avec Sciences ouvertes est en route, une autre avec le groupe SNCF pour contribuer au développement de l’éducation à la citoyenneté dans les transports ferroviaires, avec des ateliers “ludiques et interactifs”. Et puis peut-être Histoires de prétoires, mais c’est moins sûr car je ne suis pas certaine encore que cela soit adapté, dans la forme, à mes élèves d’ULIS.
Je vais apprendre des tas de choses, et je vais apprendre des tas de choses aux élèves qui me sont confiés… En tous cas, pas question de rester à toupiner : le monde est aussi à mes élèves !
Une séquence de sciences : la Terre
Voilà, j’ai travaillé vraiment dur, mais j’ai un début de séquence. Elle évoluera, d’autant que j’ai commandé un livre que m’a conseillé un collègue sur Twitter. Mais déjà j’ai de quoi faire.
Je pars de la vidéo de C’est toujours pas sorcier ! sur la Terre. C’est parfait, car le propos est de montrer comment on peut être sûr de la rotondité de la Terre. Comme un de mes projets est le développement de la pensée critique, je coche deux cases en même temps.
Cette viséo est très dense. Alors nous allons la regarder petit à petit, en remplissant le questionnaire prévu par C’est toujours pas sorcier !, mais aussi en allant plus profond dans certains propos. Ainsi, j’ai préparé de courtes fiches d’activités sur :
- Les points cardinaux permettent de parler des représentations du monde. Il y a là un petit chouillat d’anglais. Je peux aller plus loin, éventuellement ; nous verrons bien ;
- Cercle, sphère, les définitions et le vocabulaire qui va avec ;
- les tangentes à un cercle, et là ce que je vise c’est de placer les élèves dans une situation problème, pour arriver à l’angle droit et verbaliser tout cela, notations comprises ;
- L’horizon, ce qui me permet de faire faire des tracers et de réinvestir la notion de tangente, mais aussi de parler de triangles rectangles ;
- Les montagnes sur la Terre, pour comparer des longueurs, lier mètres et kilomètres et parler approximations ;
- La structure interne de la terre, ce qui nous mènera à parler des états solide, liquide, gazeux…
- La force centrifuge, avec une application en sécurité routière avec une vidéo de Jamy
Si certains contenus sont trop difficiles je les abandonnerai ; mais je préfère me donner des objectifs ambitieux dès le départ, et j’ai des idées pour rendre accessible ce qui me semble difficile (la tangente).
Au final, nous allons travailler à partir de la Terre en français, maths, SVT, sciences physique, géographie, technologie, sécurité routière et un soupçon d’anglais.
Je suis très très contente : j’adore travailler ainsi, en tirant un fil et en dépiautant tout ce qui se rapporte à des savoirs ou des compétences curriculaires. Et là j’ai réussi à le faire en interdisciplinarité. En fait je suis beaucoup plus libre que quand j’étais prof de maths, puisque je peux travailler tous les champs disciplinaires.
Désormais, la planète Terre pèse 6 ronnagrammes
Dans cet article de La Croix, j’ai découvert l’existence nouvelles d’unités récemment nommées comme les ronnagrammes et les quettamètres : vendredi 18 novembre 2022, la Conférence générale des poids et mesures (CGPM) a adopté officiellement de nouveaux préfixes devenus nécessaires au vu des avancées des sciences.
Je vais raconter ça à mes élèves la semaine prochaine, tiens.
Projet cartographie
J’ai envie de faire un projet cartographie, et une nouvelle collègue d’histoire géo dans mon collège, qui est partante pour que nous travaillions ensemble. Je pense que ce sera en 5e, mais comme les services ont changé je ne suis pas sûre qu’elle aura ce niveau. Ce sera peut-être en 4e. Des collègues de lettres, arts plastique, éducation musicale, SVT et documentation sont dores et déjà ok pour des projets. Sans doute sciences physiques et technologie suivraient si cela colle bien à leurs programmes.
Je suis donc un peu dans le flou, mais en même temps j’ai besoin de me projeter (haha) pour pouvoir proposer quelque chose dès la rentrée. J’en ai discuté avec la partie historien-géographe de mon mari ce midi et je pense que je vais suivre son idée : à partir d’une carte réalisée par les élèves, d’un monde imaginaire, fabriquer la représentation sur un globe.
Les lettres pourraient produire de l’écrit de voyage. Les arts plastiques pourraient travailler sur la carte “à plat”. L’histoire-géo pourrait travailler les représentations du monde, les distances (comme on le fait en étudiant les parcours de migrants), les échelles. La SVT et/ou la SPC pourraient travailler rotations terrestres, saisons, géologie, systèmes solaires, etc. La techno pourrait réaliser le pied du globe, qui serait constitué d’une boule de polystyrène recouverte de papier. L’éducation musicale peut travailler sur les mondes imaginaires, par exemple, mais ma collègue aura des milliers d’idées de toute façon.
Et moi, je vois cela en plusieurs phases :
- Les différents types de projections : j’ai pas mal de ressources, de sites qui montrent ces projections et leurs avantages et inconvénients, les liens avec la représentation sphérique. Forcément on parlerait un peu géométrie sphérique, rholala zut.
- Le repérage : dans un plan, sur un pavé droit, sur une sphère. Nombres relatifs, coordonnées au programme.
- En fin de parcours, on transpose le plan “tout plat” fait dans la projection que les élèves auront choisie à l’étape 1, sur le globe. Et on voit s’ils ont réussi à tenir compte des déformations des cartes raplaplates pour obtenir ce qu’ils voulaient sur la sphère.
Je pense que c’est un projet relativement sobre pour moi : faire la carte prendra du temps mais peut être réalisé en partie en arts plastiques, et surtout sur les temps du midi ou les permanences passées dans ma classe. On travaillerait sur plusieurs domaines, et le but principal est de travailler les représentations, en l’occurence du monde. Cela nous ferait passer par de l’histoire, et de l’histoire des maths.
En 5e ce serait bien, mais en 4e je peux donner une autre ampleur u projet du point de vue mathématique, avec les théorèmes de Pythagore, de Thalès, un soupçon de trigo… Les deux conviennent cela dit.
